Russie : Moët Hennessy accepte d’estampiller ses champagnes « vin pétillant »

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 5 juillet 2021 à 11h00
Champagne Moet Hennesy Russie
2%Sur le marché russe des vins pétillants, les champagnes de Moët Hennessy ne représentent que 2% des parts de marché.

Après la promulgation par Vladimir Poutine, le 2 juillet 2021, d’une loi réservant l’appellation « champagne » aux « champagnes produits en Russie », Moët Hennessy a finalement renoncé à interrompre les ventes de ses bouteilles vers la Russie et accepté de se plier aux nouvelles règles du jeu, révèle Bloomberg.

Moët Hennessy accepte de se plier aux nouvelles exigences en Russie

En Russie, le champagne n’est plus le bienvenu. Ou, du moins, il n’a plus le droit de se faire appeler « champagne ». Le 2 juillet 2021, Vladimir Poutine a promulgué une loi réservant l’appellation « champagne » aux « champagnes produits en Russie ». Immédiatement après, Moët Hennessy a suspendu les livraisons vers la Russie.

Une suspension qui n’a pas duré longtemps puisque le dimanche 4 juillet 2021, le géant du champagne a finalement décidé d’accepter les nouvelles règles du jeu sur le marché russe. « Les livraisons vers la Russie reprendront aussitôt que possible », a fait savoir un porte-parole de Moët Hennessy.

Russie : sur le marché des vins pétillants, la part de Moët Hennessy est après tout infime

La Russie tient en effet à vendre ses propres vins pétillants sous l’appellation « champagne » : dans ce pays, les bouteilles estampillées « champagne russe » (qui sont venues remplacer celles de « champagne soviétique », produit depuis 1937) ne semblent froisser personne. Désormais, ce nom d’usage (que les viticulteurs champenois critiquent à chaque occasion) a en Russie non seulement une existence légale, mais il est même protégé par cette nouvelle loi.

Sur le marché russe des vins pétillants, la part des champagnes n’a d’ailleurs jamais été importante. Selon les chiffres du Centre russe d'études des marchés nationaux et régionaux de l'alcool, en 2020, ils représentaient 13% des vins pétillants importés. Les champagnes de Moët Hennessy, quant à eux, ne représentaient que 2% de l’ensemble.

L'Arménie, quant à elle, s'apprête à dire adieu à son « cognac »

Le mouvement inverse s'est récemment fait en Arménie, autre ancienne République de l'URSS. Parmi les autres exigences de l’accord de partenariat avec l’Union européenne, le gouvernement de ce pays a accepté de délaisser l'appellation « cognac d’Arménie ». Les ventes des boissons ainsi dénommées vers l'Union européenne doivent prendre fin imméditement, tandis que leurs exportations vers les pays de l'ex-URSS doivent en théorie prendre fin en 2032. (L'Arménie bénéficiera tout de même d'un délai de tolérance de onze ans, soit jusqu'en 2043.) À noter qu'Ararat, la première distillerie du pays (en fonctionnement depuis 1887) a été reprise en 1998 par le groupe français Pernod Ricard. Si sa production s'exporte vers les pays de l'ex-URSS sous l'appellation « cognac », les bouteilles partant vers l'Union européenne sont estampillées « brandy ».

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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