Santé : les soins bientôt financés en fonction du résultat ?

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Par Laure De Charette Modifié le 19 septembre 2017 à 15h28
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8,9 %La part des dépenses de santé dans le PIB est passée de 2,5% en 1950 à 8,9% en 2015.

Et si les soins étaient financés en fonction des résultats obtenus sur le patient ? C’est l’idée actuellement à l’étude à Bercy.

Un résultat global

L’objectif est évidemment de réaliser des économies dans le budget de la santé. Pour y parvenir, il convient de modifier l’organisation du système de soins français, et pas seulement de couper dans le vif du budget des hôpitaux, etc.

Le ministère de la Santé étudie donc un scénario qui permettrait d’instaurer un financement des soins au résultat. De quoi s’agit-il ? Cela consiste à ne plus financer des actes médicaux, pris séparément les uns des autres, mais à financer un résultat global.

Prenons l’exemple d’un patient qui souffre de la hanche. Il va subir une, deux, trois opérations, on va lui mettre une prothèse de hanche, faire de la rééducation. Chacun de ces actes médicaux, lui-même souvent découpé en dizaines d’actes, va être pris en charge par l’assurance maladie et les mutuelles. Demain, si l’on passe à un financement des soins au résultat, l’Assurance Maladie allouera un budget global à ce soin de la hanche.

L’objectif est d’éviter que certains patients, atteints de pathologies chroniques, ne deviennent des sortes de rentes, permettant à un établissement de santé de facturer un maximum d’actes.

Phase de test

L’exemple de la prothèse de hanche n’est pas choisi par hasard : c’est justement la première pathologie qui devrait passer à la prise en charge au résultat. Dans quelques régions test, les professionnels de santé se verront allouer un budget forfaitaire global pour soigner les malades, budget qu’il faudra ventiler entre toutes les parties prenantes, y compris le prothésiste et le chirurgien, et qui devra couvrir les éventuelles complications.

Les soins au résultat existent déjà dans certains pays anglo-saxons, notamment en Grande-Bretagne. S'ils arrivaient en France, cela constituerait à n'en pas douter une véritable révolution.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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