Présidentielle : Sarkozy, monsieur 100 000 volts est aussi pour le tout nucléaire

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 2 mai 2016 à 6h26
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50%La loi de Transition Energétique prévoit de réduire le nucléaire à 50 % du mix énergétique en 2025.

Voilà qui ne devrait pas faire plaisir aux Verts, aux anti-nucléaires et à tous ceux pour qui la loi de Transition Energétique et la COP21 ont été un succès : Nicolas Sarkozy veut revenir purement et simplement sur le principe de réduction du nucléaire. S'il est élu, il le promet : le nucléaire vivra encore longtemps. De toute manière, pour lui, le renouvelable n'est pas une alternative crédible...

Fermer les centrales ? Que nenni ! On va en construire de nouvelles

Alors que les pays européens s'inquiètent de plus en plus de l'Etat des centrales nucléaires françaises et des micro-incidents à répétition qui les frappent, Nicolas Sarkozy a une idée bien en tête de ce que sera l'avenir du nucléaire. Quelques jours seulement après le 30ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl du 26 avril 1986, il confie au Journal du Dimanche vouloir prolonger l'ère du nucléaire.

Dans un entretien publié samedi 30 avril 2016, l'ancien Président et candidat pour 2017 a été clair : « En cas d'alternance, nous abrogerons l'objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité en France ». Oubliées, donc, la COP21 et la loi de Transition Energétique. EDF va être contente ! Et naturellement, il promet de ne pas fermer la centrale de Fessenheim.

Tous les membres du parti Les Républicains sont concordes : vive le nucléaire !

La position de Nicolas Sarkozy est loin d'être une exception à droite : que ce soit François Fillon, ancien Premier ministre, ou Nathalie Kosciusko-Morizet, qui fut en son temps ministre de l'Ecologie, tous estiment que le nucléaire doit être prolongé.

A l'AFP, cette dernière confie : « Fixer dans la loi des objectifs de réduction impératifs, c'est s'obliger éventuellement à fermer des centrales qui n'ont pas atteint leur échéance, et dont l'ASN ne demande pas la fermeture, ce qui est économiquement absurde ».

Si la droite arrive au pouvoir en 2017, donc, la politique environnementale de la France sera totalement inversée : plus de nucléaire et... pas autant de renouvelables que prévu. Ces derniers continueront de se développer, mais sans objectif de réduction du nucléaire, ça risque d'être compliqué.

Il faudra par contre s'expliquer avec tous les autres pays présents à la COP21 et à qui la France s'est employée à faire accepter des objectifs d'augmentation de la part des renouvelables.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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