Sécurité routière : le gouvernement serre la vis, les automobilistes trinquent

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 10 janvier 2018 à 6h21
France Automobile Ventes Voitures Importation
19,4%Entre 2015 et 2016 le nombre de piétons tués sur les routes de France a augmenté de 19,4%

La décision a été prise malgré la grogne des associations d’automobilistes et le manque de preuve de l’efficacité de la mesure : la vitesse sur les routes de France va être baissée à 80 kilomètres par heure. De quoi désorienter les Français, les touristes et de quoi faire grimper en flèche le nombre d’amendes. Mis ce n’est pas fini car Edouard Philippe a annoncé toute une flopée de mesures pour tenter de réduire le nombre de morts sur les routes de l’Hexagone.

80 km/h sur le réseau secondaire : il va falloir s’y faire

Bien qu’aucune preuve de l’efficacité de la mesure n’ait été apportée le gouvernement a décidé d’aller contre l’avis des Français et des associations d’automobilistes : sur les routes secondaires à double sens de circulation, soit la bagatelle de 400 000 kilomètres de routes en France, la vitesse autorisée va être abaissée. Actuellement de 90 kilomètres par heure elle tombera à 80 kilomètres par heure. Le changement aura lieu le 1er juillet 2018.

Une mesure fortement décriée mais à laquelle le gouvernement croit : il espère sauver ainsi entre 350 et 450 vies par an et a annoncé qu’un bilan sera dressé au 1er juillet 2020. En cas d’échec de la mesure « le gouvernement prendra ses responsabilités » a déclaré le Premier ministre sans préciser ce qui arrivera. Difficile de croire que la réforme sera annulée : plus probablement le ministre des Transports en poste à ce moment-là devra démissionner…

Une mesure qui devrait rapporter gros à l’État

Preuve que le gouvernement est conscient que les automobilistes vont trinquer et que le nombre d’amendes pour excès de vitesse va exploser : il s’attend à un « surplus de recettes » qui sera toutefois dédié en intégralité à un fonds d’aide aux victimes des accidents de la route.

Alcool au volant, téléphone… le gouvernement veut frapper fort

Outre cette baisse de la limitation de vitesse, le gouvernement a annoncé d’autres mesures pour lutter contre la hausse de la mortalité sur les routes de France. L’alcool, notamment, deuxième cause de mortalité après la vitesse, voit s’ajouter une mesure forte contre les récidivistes : dès lors qu’un automobiliste aura été contrôlé deux fois au-delà de la limite autorisée en termes d’alcool dans le sang il devra faire équiper son véhicule d’un EAD (éthylotest anti-démarrage).

Le téléphone au volant, également interdit, pourrait en outre entraîner une retenue directe du permis de conduire contre une simple amende actuellement. De plus les sanctions pour les automobilistes ne respectant pas les règles de priorité des piétons, notamment en ville, seront renforcées et pourraient même être automatisées par vidéo-surveillance.

Au total, 18 mesures ont été annoncées avec des dates de mise en oeuvre différentes, certaines étant encore à l’étude. Bonne nouvelle, toutefois, pour les bons conducteurs : le gouvernement réfléchirait à la possibilité de les récompenser. Le CNSR, Conseil National de Sécurité Routière, étudiera la question durant le premier semestre 2018.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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