Sept règles pour ne pas avoir peur de prendre la parole en public

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Par Jean-Pierre Lehnisch Publié le 21 juin 2017 à 5h00
Prise Parole Public Conseils
7Sept conseils pour ne plus avoir peur de prendre la parole en public

Tout d’abord, n’esquivons pas la question suivante : le mot « peur » n’est-il pas exagéré ? Peut-on être dans un état de « peur », voire de « panique » quand on doit prendre la parole en public dans le monde professionnel ? La réponse est tout aussi claire que la question : Oui, on peut être dans un tel état quand on vous annonce à une tribune pour prendre la parole.

Alors que faire ? Renoncer, c’est dommage car souvent les promotions professionnelles sont liées à cette capacité de défendre un message face à son public. Il faut apprendre à relever ce défi, le mot n’est pas trop fort car certains éprouvent, pendant quelque temps, une véritable panique psychique (on y pense tout le temps avant), et même physique (vomissements, insomnies…). Et nous n’évoquons ici que les prises de parole prévues de longue date. Que dire de celles qui sont effectuées ex abrupto sans préparation aucune ! Quel stress ! Sept règles permettent d’alléger ce stress.

1/ Repérer les lieux où se fera la prise de parole

Cela rassure beaucoup. Ajuster son siège, positionner le micro, repérer une table de dépôt des documents, pas trop loin des yeux et non visibles par le public. Tous les petits détails rassurent car on se projette sur l’instant T. On se voit parler face au public…

2/ Penser que le public n’est pas un ennemi

Le public est, dans la très grande majorité des cas, bienveillant pour les orateurs. Nous ne sommes pas en situation politique d’haranguer une foule d’opposants ! Le public attend d’apprendre, d’écouter un message et reconnait les efforts de l’orateur. D’ailleurs, il est recommandé de ne pas arriver en retard (ne remettez pas en cause les transports en commun, les embouteillages, les grèves…) car c’est source d’angoisses ! En arrivant même en avance, cela permet de jauger le public qui attend, qui discute par groupes, qui sourit, qui s’exprime déjà et l’on peut capter quelques bribes de discussions ici et là qui rassurent par leur normalité ! Ce sont des « gens normaux » !

3/ Bien connaître son sujet

Si vous ne connaissez pas grand-chose sur les « culbuteurs de camion », n’acceptez pas d’intervenir sur ce thème, même en le préparant ! Vous devez connaître parfaitement (par une assimilation intérieure) le thème de votre intervention. C’est une maîtrise « interne » du sujet provenant de vos études ou de votre expérience professionnelle. Le public adore les expériences de terrain, les anecdotes…

4/ Faut-il écrire in extenso son discours ?

La réponse n’est pas unique. Nous conseillons dans un premier temps de l’écrire complètement, ne serait-ce que pour estimer avec précision le temps de parole. Puis dans un deuxième temps, de stabiloter les mots forts et directeurs du message. Il suffira alors de s’appuyer sur eux pour délivrer son message sans rien oublier. Si ce deuxième temps est bien maîtrisé durant les répétitions, alors on peut envisager la 3ème étape, celle qui consiste à ne mettre sur une feuille que 4 ou 5 phrases-clés, écrites en gros pour les lire aisément. Enfin dernière étape réservée au top des orateurs : n’avoir aucune aide matérielle pour son discours tant on le maîtrise parfaitement. Il faut savoir un point fondamental : plus vous vous exprimez sans lire, plus vous capterez l’attention des auditeurs car cela crée une proximité psychologique entre les auditeurs et le speaker. Il n’y a pas cette barrière de papier vers lequel on jette parfois un regard tendu ! Le contact est direct !

5/ Il faut maîtriser son débit de mots

Trop de mots ne sont pas entendus, ou mal compris parce que prononcés trop rapidement et cela peut gêner la compréhension de tout un paragraphe ! Il faut égrener les mots et laisser aux auditeurs le temps de prendre des notes exploitables. N’imitons pas les enfants qui délivrent une récitation à 120 à l’heure !

6/ Maîtriser sa gestuelle

Oh il ne s’agit pas d’agiter les bras à l’envi ! Cela peut gêner la compréhension de fond. Il faut utiliser ce type de gestuelles avec parcimonie pour appuyer sur des mots forts et importants.

Trois conseils supplémentaires en matière de gestuelle :
- Balayer lentement la foule de votre regard pour impliquer l’ensemble de l’auditoire. Trop d’orateurs ne regardent qu’une partie de la salle durant toute l’intervention ! Et les autres alors ? Ils ne comptent pas ?
- Appuyez-vous, lors de ce balayage, un peu plus longuement sur des auditeurs positifs à votre égard : sourires, hochements de tête sont des signes sur lesquels il faut vous appuyer pour vous doper.
- Si vous optez pour un support papier, placez-le de telle sorte que, de loin, le public ne sache pas si vous lisez ou si vous vous adressez aux premiers rangs de l’assemblée…

Dernière question : faut-il être assis ou debout ? La position est parfois imposée par l’organisateur. Mais si vous avez le choix, optez pour la position debout derrière un pupitre ou même sans cette « protection » physique… Elle est plus dynamique et il n’y a pas cette barrière du pupitre entre l’orateur et le public. Le lien est direct.

7/ Exercez-vous dans un environnement familial ou amical

Dans un contexte plus « cool » (famille ou amis) n’hésitez pas à prendre la parole, à développer votre point de vue, à tester votre charisme, à répondre à des objections. C’est un lieu en principe bienveillant où l’on peut se « lâcher ». C’est un bon entraînement. Trop de personnes restent silencieuses dans ces groupes alors qu’elles pourraient les utiliser de manière « pédagogique ».

En conclusion, on ne naît pas Robespierre ou Danton. Mais on peut le devenir grâce à une volonté et un apprentissage existants. De nombreuses écoles proposent de tels entraînements. Un point est sûr : le poids de la parole dans le milieu professionnel est capital…

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Jean-Pierre Lehnisch est Président Directeur Général du CNFDI, Docteur d’État en droit, licencié es-lettres et expert en enseignement à distance. Il est l'auteur des ouvrages : « Enseignement à distance, droit et pratique » (première thèse d’État sur l’enseignement à distance), « L’enseignement à distance » (Collection Que sais-je / PUF) et « Enseignement à distance et formation professionnelle continue » (Ed. ESF / Ed. d’organisation).

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