Silver Economie : de nouveaux secteurs dans lesquels investir ?

Stephanie Haerts Economie Matin
Par Stéphanie Haerts Modifié le 9 avril 2014 à 11h18

Le vieillissement de la population est un phénomène mondial qui constitue un enjeu majeur pour notre société. Alors que près d’un français sur trois aura soixante ans ou plus en 2035, la Silver Economie, l’économie des seniors, s’impose comme une filière à fort potentiel pour les entreprises françaises. La Silver Economie génère aujourd'hui un chiffre d'affaires évalué à un peu plus de 16 milliards d'euros et 90 000 emplois.

Selon une étude réalisée par le Crédoc, les seniors assureront dès 2015 plus de la moitié de la demande globale française dont 64% pour la santé, 60% pour l’alimentation, 58% pour l’équipement, 57% pour les loisirs et 56% pour les dépenses d’assurance. La demande de produits et de services liés à l’autonomie et à l’aménagement du domicile devrait doubler d’ici 2035. Face à cette transition démographique, les entreprises françaises devront s’adapter à ce nouveau marché en pleine expansion pour répondre aux besoins croissants des seniors.

Depuis peu, certains secteurs d’activités en manque de marchés se développent comme l’e-santé, la domotique et le service à la personne. De grands groupes comme Legrand SA (LR), leader des infrastructures électriques et numériques du bâtiment en France, s’orientent vers des solutions facilitant l’assistance à l’autonomie.


Selon une enquête de TNS Sofres de 2010, 9 personnes sur 10 souhaitent rester à leur domicile le plus longtemps possible. Le Groupe Legrand propose en ce sens une gamme de produits visant à maintenir un haut niveau de sécurité et de confort chez soi tels que les chemins lumineux qui s'allument automatiquement pouraction a fortement progressé depuis février. L'équipementier électrique a annoncé récemment une hausse de 5% de son résultat net au titre de 2013. Le sentiment global sur l'action est "à conserver".

D’autres secteurs seront également impactés tels que le BTP pour l’adaptation des logements, le tourisme mais aussi la cosmétique. Le numéro un mondial des cosmétiques, l'Oréal SA (OR), se distingue actuellement en Asie en bénéficiant de l’évolution du niveau de vie des chinois. Cependant, la marque s’oriente également vers les baby boomers, la première génération de seniors tournés vers leur bien-être. Ces derniers consomment davantage de soins de beauté que leurs aînés et le groupe met au point des cosmétiques qui leur soient adaptés dont une nouvelle gamme dédiée aux octogénaires.

Les résultats du groupe restent robustes pour 2013. Le chiffre d’affaires de l’Oréal continue de croître et cette croissance présente un bon équilibre dans toutes les zones géographiques. Le Président-Directeur Général du groupe Jean-Paul Agon a confiance en la capacité de l’Oréal à surperformer de nouveau le marché en 2014.

Un vivier d’entreprises françaises développe ainsi des produits tournés vers la Silver Economie. C’est le cas de la société Withings qui mise sur les nouveaux seniors friands d’objets design et de nouvelles technologies. L’entreprise développe des objets connectés comme des outils de mesure santé. Withings a d’ailleurs convaincu Apple de commercialiser son appli pour tensiomètres Bluetooth sur son Store d’applications. La société Bodycap a, de son côté, mis au point une gélule permettant de prendre la température gastro-intestinale d’un patient et de la transmettre à son médecin.

La start-up française Blue Frog Robotics s’oriente également vers les seniors. La société a remporté le concours mondial d’innovation 2030 avec son premier robot d’assistance à la personne nommé Buddy. Un robot humanoïde destiné à l’assistance des seniors et qui sera commercialisé en 2015. Il rappellera aux seniors de prendre leurs médicaments et leur proposera des activités pour les stimuler. Le robot intelligent sera également capable de détecter les départs de flammes ou de gaz.

A l’aube d’une transition démographique majeure qui concerne tous les pays développés, les plus de 60 ans vont devenir des acteurs majeurs de l’économie. Les entreprises françaises cherchent ainsi à se positionner à l’international et faire de la France un leader mondial dans le secteur.

Stephanie Haerts Economie Matin

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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