2015 : Ce que veulent les entrepreneurs

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Par Odile Olivier Modifié le 27 décembre 2014 à 23h35

2015 approchant à grands pas, les entrepreneurs, comme tout le monde, dressent le bilan de l'année écoulée et surtout se tournent vers le futur. L'année à venir est considérée comme très incertaine pour une part importante des entrepreneurs. Dans son baromètre mensuel, Petite-Entreprise.net fait un bilan rapide de 2014 et a demandé aux chefs d'entreprise de présenter leurs vœux pour 2015.

Des disparités dans les entreprises

En 2014, nous avons pu constater des disparités dans les entreprises : 55% des dirigeants interviewés ont connu une bonne année – voire excellente pour 9% d'entre eux. De l'autre côté 45% des dirigeants ont connu des difficultés. Quand on va plus loin dans les retours que nous avons des entrepreneurs en difficultés, on relève trois symptômes essentiels : une clientèle de plus en plus exigeante qui tire les prix vers le bas, une demande plutôt à la baisse dans certains secteurs (par exemple le BTP, l'hôtellerie et certains commerces de proximité) et un accès au financement encore difficile. A noter que près de 10% des entreprises sondées ont passé une très mauvaise année 2014, ce qui représente environ 300 000 entreprises à l'échelle nationale.

Une priorité : le chiffre d'affaires

Il est intéressant de voir en cette fin d'année quels sont les voeux de ces entrepreneurs qui font notre économie au quotidien : ils veulent plus de clients (29%), et plus de facilités bancaires pour soutenir leur activité (16%). Les autres souhaits sont plutôt diversifiés, même si la diminution des charges (11%) arrive ensuite en tête. Les TPE sont plus agiles que les grands groupes, cependant par notre expérience d'échanges quotidiens avec cette typologie d'entreprise nous avons pu constater un talon d'Achille important : la baisse durable de la demande et donc du chiffre d'affaires a un impact direct sur la santé de l'entreprise. L'entreprise ne dispose pas de fonds suffisants pour y faire face, et de fait, a des problèmes pour financer ces périodes délicates. Les aides au financement (banques et BPI) sont plus facilement attribuées à l'amélioration des fonds propres ou à l'investissement, et moins au soutien des entreprises en difficultés. Les voix de la diversification et de l'innovation, qui permettraient d'alimenter une nouvelle demande, sont encore trop peu empruntées.

Des voeux 2015 parfois en forme d'appels au secours

Dans ce contexte, nous recevons beaucoup de témoignages en forme d'appels au secours. En plus d'un baromètre mensuel régulier nous permettant de mesurer l'état et les attentes des entrepreneurs, nous avons lancé début décembre "La liste au Père-Noël" pour les entrepreneurs, afin de recueillir leurs souhaits pour cette nouvelle année. Cette liste au Père-Noël - envoyée au gouvernement en janvier 2015 - a recueilli des témoignages parfois poignants et très alarmants. L'administration est aussi prise à partie et nous entendons des mots comme "racket", "soutirer de l'argent", "ponctionner" vis-à-vis des pouvoirs publics. Si cette liste n'est évidemment pas représentative, elle donne le ton : certains entrepreneurs indiquent clairement que face aux difficultés, l'administration ne jouerait pas son rôle de régulateur mais au contraire viendrait aggraver une situation déjà difficile. Le système du RSI, notamment, est mal accepté par beaucoup d'entrepreneurs. Mais restons positifs, sur les voeux exprimés par les entrepreneurs dans notre baromètre mensuel, 58% pensent qu'ils vont se réaliser.

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