Taxe sur les transactions financières : « Une menace pour la stabilité financière », estime Noyer

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Par Tugdual de Dieuleveult Modifié le 28 octobre 2013 à 15h30

Une taxe sur les transactions verra-t-elle le jour en Europe en 2014 ? Pas sûr, au regard des déclarations du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, au Financial Times. En effet, selon le banquier, le projet de taxer les transactions financières dans 11 Etats de l'Union européenne serait risqué "pour les pays concernés et pourrait menacer la stabilité financière".

Décourager les transactions inefficaces

Pour le patron de Banque de France, ce projet de taxe sur les transactions financières* doit être revu "entièrement". Selon lui, si la Commission veut "décourager les transactions financières qui ne contribuent pas à l'efficacité des marchés financiers et aux économies réelles". En appliquant cette taxe, indique Christian Noyer, cela engendrerait une "augmentation du coût du capital pour les gouvernements et les entreprises", mais aussi une "diminution des liquidités sur les marchés".

35 milliards de rentrées par an

A en croire les prévisions européennes, cette taxe pourrait, même si elle ne plaît pas aux banquiers, rapporter pas mal à l'Union Européenne. On estime en effet qu'elle pourrait rapporter 35 milliards d'euros par an. Un sacré pactole. Mais elle pourrait aussi ne pas voir le jour. En effet, certains juristes estiment que le projet n'est pas compatible avec le traité européen puisqu'il empiète sur les compétences des pays membres non participants en matière de fiscalité. L'autre frein à ce projet, c'est qu'il instaurerait une forme d'Europe à deux vitesses. Ce projet serait "discriminatoire et de nature à conduire à des distorsions de concurrence au détriment des Etats membres non participants", ont indiqués certains experts.

Le Royaume-Uni contre, la France pour

Cette taxe*, soutenue par l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, l'Autriche, le Portugal, la Belgique, l'Estonie, la Grèce, la Slovaquie et la Slovénie prévoit de taxer les actions et les obligations à hauteur de 0,1%, et celles sur les produits dérivés à 0,01%. Le but étant de réduire le trading à haut risque. Si plusieurs pays soutiennent le projet, d'autres, à l'image du Royaume-Uni, y sont farouchement opposés.

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Journaliste pour RMC.fr, Tugdual de Dieuleveult a demarré sa carrière à la télévision en réalisant un documentaire pour Canal+/Lundi Investigation (Dieuleveult : enquête sur un mystère). Il s'investit dans l'ONG Solidarité Internationale et part au Darfour en 2008 pour la Journée Mondiale de l'Eau. En 2010, il rejoint l'équipage de La Boudeuse en Amazonie et participe à l'élaboration de deux documentaires diffusés sur France 5. Il se spécialise ensuite sur le web et collabore avec plusieurs rédactions dont Europe 1, Atlantico, Oh My Food et RMC depuis 2012. Il a intégré Economie Matin dès sa création.

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