En une quarantaine d’années les robustes travailleurs français seraient-ils devenus des fatigués indolents !

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Daniel Moinier Publié le 4 juin 2021 à 5h02
Difference Salaire Homme Femme Inegalite Millenials
25%En 40 ans, les capacités physiques humaines auraient baissé de 25%

Plusieurs articles de journaux m’ont interpellé sur les conditions physiques et intellectuelles de nos jeunes français, quelques titres :

Le Point : Le QI des Français en chute libre.

France Culture : Sommes-nous plus bêtes qu’avant ?

Les Echos : Les capacités physiques des enfants ont baissé de 25%.

BFM TV : En 50 ans la capacité physique des Français s’est effondrée.

Est-ce la grande mutation vers les villes qui a modifié les modes de vie des citoyens français avec toutes les facilités de communications ? Est-ce le progrès qui avance à la vitesse grand V et change complètement les conditions de travail, les liaisons entre nos concitoyens, le travail passé du physique à l’intellectuel ? Est-ce un certain laxisme parental, le règne de l’enfant roi qui conduit à des comportements de non- respect, de mécontentement, de rejet même, voire plus. A l’origine, des parents perdus quelque part entre les thèses de Françoise Dolto mal comprises et l’autorité parentale rigide qu’ils ont connue.

Autre analyse ; le chômage, le RSA, toutes les aides sociales (qui n’existaient pas avant) qui permettent de ne pas se lever le matin et ne pas aller travailler en attendant de se remettre en activité !

Pendant les trente glorieuses, les gens à la campagne avaient souvent deux activités, une en usine et une autre complémentaire liée au travail de la terre. Presque toute la famille participait aux travaux de jardinage et même d’affouage dans les bois. Les horaires de travail étaient au minimum de 50 heures par semaine auxquelles il fallait ajouter le temps passé dans les champs, les bois et à l’élevage. Ces activités complémentaires permettaient en général de se nourrir correctement et arriver au bout du mois sans dette. Les enfants étaient mis à contribution le plus tôt possible. Ils acquéraient ainsi une très bonne condition physique sans avoir besoin d’aller dans des salles de sport ou autres. Il faut aussi ajouter que la marche à pied était obligatoire partout ; aller à l’école, pour les travaux des champs et au bois, se rendre à son travail. Souvent il fallait en plus porter des outils, pousser la brouette ou tirer des petites charrettes. Certains autres cumulaient deux emplois complets ou faisaient même au besoin « double journée » dans la même entreprise.

Au fur et à mesure de l’évolution industrielle, ce fût pour beaucoup l’exode vers les grandes villes. Puis l’arrivée de la voiture, des cars, bus, pour les grandes agglomérations des métros, puis plus récemment le tram et maintenant toutes sortes de transports de plus en plus autonome sans besoin du physique : Trottinettes et autres engins mus par l’électricité…

Rappelez-vous pour les plus anciens, une radio accrochée au mur assez haute, puis la télé à boutons pour mettre en route, monter le son qui obligeait à changer de chaîne dès qu’il y en a eu plusieurs et se lever pour chaque fonction. Depuis les transformations ont été gigantesques pour que l’humain se fatigue le moins possible. L’arrivée d’internet, du portable, des automates, des robots, les portes qui s’ouvrent seules, les ascenseurs et j’en passe, ont complétement bouleversé notre mode vie devenu de plus en plus sédentaire, assisté et moins physique. Les gens sont devenus adeptes du moindre effort physique, y compris intellectuel avec les portables et appareils similaires. A tel point que les jeunes ont perdu en condition physique mais aussi en mémoire. Les obèses qui étaient rares sont devenus légions, y compris chez les jeunes, ce qui n’existait pas dans les 40 années d’après guerre.

Les anciens connaissaient toutes les préfectures et sous-préfectures de France, les fleuves, rivières, leurs affluents. Demandez à un jeune de vous situer une ville en France, dans le monde, beaucoup ne sauront pas répondre sans s’adresser à son portable !

Ces baisses tant physiques, qu’intellectuelles ont été observées dans la grande majorité des pays industrialisés. Selon plusieurs études internationales relayées par la revue « Intelligence », le quotient intellectuel moyen a baissé depuis la Seconde Révolution Intellectuelle et d’une façon très nette depuis une quinzaine d’années. L’Europe est particulièrement touchée (avec des disparités) et reste par conséquent largement distancée au classement des QI moyens dans le monde notamment par les pays asiatiques.

En ce qui concerne les capacités physiques, elles ont baissé de 25% en 40 ans. Selon une étude australienne parue dans International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, les jeunes français font partie des enfants européens qui exercent le plus faible niveau d’activité physique.

Pour le professeur François Carré de l'université Rennes-1, cardiologue, ces chiffres sont alarmants. « On ne se rend pas compte du danger que cela représente, le capital santé se construit jusqu'à 18 ans, c'est votre capacité physique. » La diminution de la capacité physique des jeunes générations pourrait conduire à une plus courte espérance de vie que celle de leurs aînés. Autre conséquence très inquiétante liée à cet état de fait, le surpoids chez les jeunes souvent couplé avec du diabète. Le professeur Carré est atterré, « moi qui ai appris la médecine, le diabète de type 2, c’était le diabète lié au surpoids de l’homme de 40 ans et plus, il n’y avait pas de jeunes de 14 ans ! ».

Autres recherches, études et constats :

L’âge des personnes bénéficiant d’un QI élevé qui n’auraient leur enfant que plus tardivement et donc un nombre plus restreint, ce qui réduirait mathématiquement le nombre possible d’enfants à haut potentiel !

Autre piste les « perturbateurs endocriniens » de plus en plus présents autour de nous qui auraient un effet négatif sur l’action de l’iode, substance très importante dans le développement du cerveau.

Autre étude britannique parue dans The Times fait un lien entre le nombre d’heures passées au volant de sa voiture et devant la télévision ou son portable. La conduite provoque du stress et de la fatigue, tandis que la télévision laisse le cerveau dans un état de passivité alors que le portable peut faire perdre des capacités de mémorisation et de gymnastique du cerveau. Par contre les doigts deviennent plus agiles, mais moins « puissants » !!!

Jusqu’où ira ce mouvement « descendant » tant physique qu’intellectuel ? Quelles seront les conséquences pour la santé des humains mais aussi pour le développement des activités économiques, financières surtout s’il ne s’agit que d’une part de la population mondiale ?

www.danielmoinier.com

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.