Trump ou Biden, du pareil au même (ou presque)

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Par Bill Bonner Modifié le 11 octobre 2020 à 10h13
Elections 2020 Etats Unis Trump Biden
2.200 milliards de dollarsEn mars 2020, les États-Unis avaient inité un plan de soutien de 2.200 milliards de dollars.

L’impression monétaire n’a jamais arrangé quoi que ce soit – au contraire : elle débouche systématiquement sur la pauvreté, l’inflation et les troubles sociaux. Mais ça, c’est un détail, n’est-ce pas ?

Nos lecteurs regardent l’avenir. Certains voient une catastrophe si Donald Trump est réélu. D’autres voient un désastre si Biden gagne le mois prochain. En ce qui nous concerne, n’ayant pas le don de prophétie, nous ne pouvons qu’extrapoler les tendances du présent, en nous fondant sur l’expérience du passé. Nous nous attendons à une nouvelle distribution d’argent… bientôt.

Fin de négociations

Mais cette semaine, pendant quelques heures, on aurait dit que nous avions tort. Donald J. Trump a tweeté qu’il mettait fin aux négociations d’un nouveau plan de soutien Covid jusqu’à après les élections : « J’ai ordonné à mes représentants d’arrêter de négocier jusqu’à après l’élection quand, immédiatement après ma victoire, nous passerons une loi de relance majeure se concentrant sur les Petites Entreprises et les Américains qui travaillent dur ».

Cela semblait improbable.

M. Trump n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour la maîtrise des budgets. Le mois dernier, il a même ordonné aux négociateurs républicains de « viser des montants bien plus hauts ». Nous pensions aussi qu’il chercherait désespérément à maintenir la bulle boursière et les dépenses de consommation.

Un président en exercice ne veut pas arriver à sa réélection alors que les électeurs sont de mauvaise humeur – surtout dans les Etats clé, qui pourraient décider du résultat. L’économiste Richard Duncan explique cela en toutes lettres : « Si le Congrès échoue à approuver une nouvelle loi de soutien économique prochainement, les Etats-Unis subiront probablement un nouveau ralentissement économique sévère qui pourrait faire faire faillite au secteur financier US et détruire des millions d’emplois supplémentaires ».

Insoutenable

Toujours mardi dernier, selon CNN : « [Le président de la Fed Jerome] Powell ‘a réitéré ses appels à de nouvelles relances budgétaires visant à soutenir les Américains les plus vulnérables’.
Powell a dit mardi que les risques de voir le Congrès US en faire trop, en matière de relances économiques, sont bien inférieurs aux risques de ne pas en faire assez. Même si les dépenses gouvernementales viennent augmenter un budget fédéral déjà vertigineux, les législateurs devraient agir, a affirmé Powell.
‘Le budget fédéral est sur un chemin insoutenable, et il l’est depuis un certain temps’, a dit Powell. Mais ‘ce n’est pas le moment de donner la priorité à ces questions’.
 »

Un petit fait vient compliquer cela : le gouvernement fédéral américain est déjà sur la paille. Il n’a pas plus d’argent aujourd’hui pour financer un nouveau plan de soutien qu’il n’en avait pour la gabegie à 2.200 milliards de dollars passée en mars.

L’argent devra être emprunté. Cependant, il n’y a pas assez d’épargnants pour fournir la sorte de somme dont les autorités ont besoin – pas aux taux artificiellement bas actuels.

Ils devront donc dépendre de la Réserve fédérale ; elle imprimera plus d’argent. Tel est le « chemin insoutenable » dont parlait M. Powell. Cela finira par aggraver les faillites, la crise et les pertes d’emploi. Powell — et quiconque est équipé d’un cerveau – le sait.

Un détail contrariant

Une fois qu’on commence à vivre de la planche à billets, on ne tarde pas à en devenir dépendant. Ensuite, il faut imprimer de plus en plus, simplement pour éviter de reculer.

On ne trouve aucun exemple, dans l’Histoire, démontrant que l’argent sorti de la planche à billets a permis d’améliorer une économie – pas un seul. Pas plus qu’il n’a enrichi les gens d’un seul centime. Au lieu de cela, il mène toujours à la pauvreté, au chaos, à l’inflation, aux troubles sociaux et à la corruption.

Mais ce détail contrariant n’arrêtera ni les républicains ni les démocrates, ni la Fed ni le Congrès, ni Trump ni Biden. Ce n’est pas non plus ce détail qui était à l’esprit du président américain, le poussant à renoncer à une dernière vague de distribution d’argent avant l’élection.

Tour de magie

Que se passe-t-il, alors ? Un geste politique hardi ? Une erreur d’amateur ?

En baisse dans les sondages… M. Trump doit tirer un lapin de son chapeau. Non seulement il risque de perdre la Maison Blanche, mais certains sondeurs affirment que les républicains pourraient même perdre le Sénat.

Après que le Dow Jones a perdu 375 points suite à la déclaration fracassante de M. Trump, la politique et l’intérêt de court terme ont donc triomphé de la politique budgétaire saine… et le Donald a mis la main dans son haut-de-forme. NBC News annonçait la nouvelle : « Trump change de cap sur les négociations du plan de soutien, promettant de nouveaux chèques de relance de 1.200 dollars. »

A en croire les derniers sondages, on dirait que le pays en a assez des singeries de M. Trump. Ce devrait être une raison de se réjouir : M. Trump a causé plus de dommages aux finances américaines que tout autre président dans l’Histoire.

Le pire est à venir

Mais une fois novembre arrivé – là encore, si les sondages ont raison –, nous découvrirons probablement que les tendances « insoutenables » de M. Trump le deviendront plus encore sous M. Biden. Il y aura une gabegie encore plus énorme pour la relance et les renflouages… accompagnée d’un Green New Deal… et de confinements encore plus cinglés. Sans oublier les augmentations d’impôts.

Dans un cas comme dans l’autre, la planche à billets chauffe… et les hélicoptères se tiennent prêts.

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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