Uber : son dernier scandale lui coûte 200 000 clients

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 3 février 2017 à 5h44
Uber Chauffeurs Greve Treve 1
68 MILLIARDS $La capitalisation d'Uber a atteint 68 milliards de dollars malgré des pertes record.

La start-up Uber est habituée des scandales et des polémiques : en France elle est même en train de trouver une solution pour calmer la grogne de ses chauffeurs qui l’accusent de les payer trop peu pour vivre ; aucune solution majeure n’a été trouvée dans ce dossier-là. Mais aux Etats-Unis, berceau du groupe de Travis Kalanick, c’est un autre sujet qui lui cause des soucis.

Uber critiqué pour sa décision dans les manifestations anti-Trump

Les premiers jours du mandat de Donald Trump ont été marqué par une mobilisation massive contre l’interdiction d’entrée sur le territoire décidée par le Président et qui impactait non seulement les réfugiés mais également les détenteurs d’un visa et de la « Green Card », donc des habitants des Etats-Unis. En quelques heures plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue samedi 28 et dimanche 29 janvier 2017 pour manifester contre cette loi.

Les manifestants se sont regroupés autour des aéroports et, à New York, les taxis ont décidé de rejoindre le mouvement. A l’aéroport John Fitzgerald Kennedy (JFK), les taxis ont décidé de faire grève. Uber a sauté sur l’occasion pour récupérer un peu d’argent.

Le groupe a annoncé en grande pompe qu’il allait, au contraire, proposer des courses au départ et à l’arrivée de l’aéroport. Les réseaux sociaux n’ont aps manqué de critiquer la décision : le hashtag « deleteuber » (« effacez uber) » est rapidement devenu viral.

Travis Kalanick sous la pression, Uber perd des milliers de clients

Selon le New York Times, l’impact de ce boycott a été trop élevé pour Travis Kalanick, PDG et fondateur de la start-up. Pas moins de 200 000 personnes, selon le journal, auraient supprimé l’application Uber de leur téléphone durant ce week-end de manifestations. Sur Twitter certains ont posté leur suppression avec le commentaire laissé à l’entreprise. On pouvait y lire, entre autres, « je n’aime pas les Nazis ».

Si Uber a été lourdement critiquée, ce n’est pas uniquement pour cette décision concernant la manifestation à JFK. Travis Kalanick est, depuis décembre 2017, conseiller économique de Donald Trump. Cette nomination n’a pas manqué de créer des tensions au sein d’Uber elle-même, les employés ayant demandé à maintes reprise à Travis Kalanick de démissionner. A la suite du boycott massif, Travis Kalanick a décidé d’abandonner sa charge.

Kalanick est toutefois loin d’être le seul à travailler avec Donald Trump ce qui ne manque pas de diviser la Silicon Valley : si la grande majorité des PDG ont pris position contre Donald Trump, d’autres travaillent malgré tout avec lui. Peter Thiel, membre du conseil de surveillance de Facebook et fondateur de Palantir, ou encore Elon Musk, fondateur et PDG de Tesla, font partie de ceux qui ont décidé de rester dans l’entourage de Donald Trump tout en ayant ouvertement critiqué le décret anti-musulmans.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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