Une des clés de la performance dans l’entreprise : l’exercice du pouvoir

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Par Jacques Martineau Publié le 15 juillet 2017 à 5h00
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35 00035 000 entreprises assurent en France les deux tiers de l'activité économique du pays.

Parler de l'« entreprise » de manière globale est très insuffisant. L'incidence des typologies est primordiale.

Sur plus de 3.200.000 entités, près des deux tiers de l'activité économique française et de l'emploi salarié sont assurés en France par 35.000 entreprises de plus de 50 salariés, incluant les moyennes entreprises (ME), les moyennes industries (MI), les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE). L’ensemble de ces patrons ont à leur charge près des deux tiers des salariés actifs en France.

Une parenthèse à part pour les « start-up », PE et TPE

La notion d'entreprendre et sa réalité sur le marché ne sont pas de vains mots pour la plupart de ces entreprises artisanales et de ces très petites entreprises, traditionnelles ou « start-up » innovantes. La tendance à l’« ubérisation » accentue cette individualisation non maîtrisable du concept d’entrepreneur. Toutes ces petites ou très petites entreprises, créatrices d'activité et d’emploi, vivent dans un système de contraintes qui leur est propre. Leur propre part de responsabilité dans le développement ne doit pas être oubliée ou minimisée, même si beaucoup ne sont pas performantes.

Mais ici le patron détient le pouvoir absolu. Dans ces « start-up », PE et TPE, les difficultés et les problèmes, comme les opportunités ou les solutions, sont de natures trop différentes pour être assimilables et comparables à celles d'entreprises plus importantes.

Pouvoir et performance dans l’exercice du pouvoir

Cet exercice du pouvoir, nous le vivons et le pratiquons au quotidien, à tous les niveaux, dans nos simples relations de travail. Celles-ci, indispensables au développement de l'activité, impliquent une multiplicité de contacts alternatifs entre supérieurs et subordonnés. La relation de pouvoir, quelles qu'en soient sa forme et son intensité, est omniprésente dans l'entreprise.

Alors que ces relations devraient en principe s'appuyer sur une confiance et une estime réciproques dans un esprit de justice et de discernement, elles sont trop souvent gérées en termes de rapport de force, un rapport à la peur de l’autre. Les relations de pouvoir ne peuvent pas se résumer à une lutte permanente plus ou moins feutrée qui s'apparente à la « guerre de cent ans ».

De fait le pouvoir peut être défini comme la capacité d'influer sur l'agir d'autrui, que cela concerne une personne ou un groupe. Le management qui accompagne l'exercice du pouvoir, associe pour sa part deux notions : l'homme et l'action. C'est lorsque ses collaborateurs s'impliquent que le responsable peut mesurer la réalité et la qualité de son pouvoir. La performance est alors au bout du chemin, il n'y a pas lieu d'en douter.

Le temps où seul le pouvoir absolu et discrétionnaire pouvait être utilisé comme instrument de management est révolu. Cette philosophie des relations de pouvoir est à l'origine de l'ensemble des problèmes de communication et d'autorité dans les organisations. Si beaucoup s'accordent sur ce point, combien sont réellement prêts à modifier leurs pratiques et leurs comportements d'autorité ? Peu en réalité.

Le pouvoir et l’argent

Un des aspects du pouvoir à ne pas ignorer, c’est celui de l’argent. Personne n’ignore son importance, surtout lorsqu’il s’agit d’investissement, de développement, de montages économiques ou techniques. Les dirigeants sont astreints et contraints, dépendants eux-mêmes de leur relation à l’argent.

Le pouvoir de l’argent dépend des actionnaires, eux-mêmes influencés par les résultats, l’environnement, les perspectives et la qualité des projets. La plupart des grands groupes ont des comptes à l’abri des mesures fiscales. Ce sont des « niches officielles » qu’aucun pouvoir politique ne peut contrôler. De leur côté, l’avenir des TPE et PE, comme des ME est lié à leur capacité à investir.

Les jeux sont inégaux. La loi du marché s’impose. L’importance de la relation aux autres et de l’exercice du pouvoir dans l’entreprise est essentiel pour établir l’indispensable relation de confiance. Dans le doute et en situation économique et financière difficile, le pouvoir du ou des dirigeant(s) est affaibli. C’est le pouvoir de l’argent qui prédomine…

Conclusion

En conclusion, sur le terrain particulier de l'exercice du « pouvoir interne » dans l’entreprise, à tous les niveaux de l'entreprise, publique ou privée, quelle qu'en soit la taille d'ailleurs, le « pouvoir de position » reste la référence. Elle masque ainsi les autres qualités de pouvoir. C'est peut-être pour cette raison aussi que nos entreprises ont tant de difficultés à être globalement performantes.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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