Vaccinodromes : quid de la vaccination de proximité ?

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Par Rédacteur Publié le 6 mai 2021 à 15h27
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95%Le vaccin de Pfizer et BioNTech contre la Covid-19 serait efficace à 95%.

L’ouverture de nombreux vaccinodromes partout en France devrait permettre d’accélérer la campagne vaccinale. Pourtant, les populations rurales se sentent laissées pour compte, ayant difficilement accès à ces centres implantés dans les grandes villes. Techniquement possible, la vaccination en pharmacie par les vaccins Pfizer ou Moderna pourrait accélérer les choses, à condition de recevoir le feu vert du gouvernement.

Vaccinodromes, l’avenir de la vaccination ?

Alors que se profile l’espoir d’un allégement des restrictions sanitaires, la vaccination s’accélère en France. Grâce aux vaccinodromes ? Depuis un mois, ces centres de vaccination de grande capacité ne cessent d’ouvrir. En Île de France, région particulièrement touchée par le coronavirus, ils se multiplient, du stade de France à Disneyland. Début mai, un centre de grande capacité doit ouvrir à Paris au parc des expositions. Partout en France, centres sportifs ou culturels laissent temporairement place à des vaccinodromes. Parfois au détriment de centres plus petits, faisant craindre à certains élus locaux une vaccination à deux vitesses. Pour Nicolas Homehr, médecin généraliste et président de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Toulouse, “c’est le moment d’élargir” la vaccination, et donc “de regrouper les centres de vaccination qui faisaient entre 100 et 200 doses par jour, pour les regrouper sur des centres de type vaccinodrome où on pourrait faire 800 à 1.000 doses par jour, et 2.000 pour les plus gros. Une conviction portée par le gouvernement, qui voit dans ces vaccinodromes le moyen d'amplifier, accélérer et simplifier” la vaccination.

Pourtant, les populations restent parfois sceptiques, comme à Dijon, où l’ouverture d’un vaccinodrome à entraîné la fermeture de trois centres de la métropole. "Je trouve ça dommage parce que j'ai été vacciné à Chenôve, regrette par exemple au micro de France Bleu Dominique, 69 ans, qui concède cependant que « l'organisation était bien faite, c'était fluide, on attendait très peu et surtout il y avait un accompagnement. On n’était pas les uns sur les autres". Quant à savoir si ce choix des vaccinodromes était le bon, “on le saura dans les semaines à venir”, estime Anne-Laure Bonis, médecin généraliste et déléguée régionale du syndicat MG France.

Tout miser sur les vaccinodromes, un pari risqué

Accélérer la vaccination via les officines pharmaceutiques est une piste qui pourrait devenir de plus en plus privilégiée, à côté des vaccinodromes. Jusqu’ici autorisés à vacciner avec AstraZeneca, les pharmaciens pourraient bientôt se voir autorisés à prescrire et administrer les vaccins à ARN messager, comme celui de Pfizer, dont la distribution était jusqu’ici contrainte par des conditions de transport et de stockage à très basse température. L’Agence européenne des médicaments a depuis indiquéavoir émis un avis positif pour permettre le transport et le stockage des flacons à des températures comprises entre -25 et -15°C”, soit la température standard des congélateurs pharmaceutiques. Une vaccination techniquement possible donc. Il ne manque plus que le feu vert du gouvernement.

Fin mars, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) indiquait qu’ “1,4 million de personnes sont inscrites sur des listes d'attente dans nos 22 000 officines". L’arrivée de Pfizer et de Moderna en pharmacie pourrait permettre de vacciner un million de personnes par semaine, selon un communiqué publié par la FSPF, conjointement avec l’Association des maires ruraux de France. Refuser aux officines la possibilité d’administrer les vaccins à ARN messager “retarderait d'autant plus l'atteinte de l'immunité collective nécessaire pour retrouver une vie normale" affirmaient fin mars les deux organisations.

Concilier proximité et vaccinodromes

En Moselle, la stratégie vaccinale semble s’orienter vers cette approche complémentaire, qui concilie vaccinodromes et vaccination de proximité. Dans ce département particulièrement touché par le variant sud-africian, les médecins et les pharmaciens peuvent désormais vacciner les plus de soixante ans avec le vaccin Moderna. 6000 doses ont déjà été acheminées dans les officines des pharmaciens et des médecins généralistes. "Les médecins et les pharmaciens du Grand Est ont mis en place une plateforme qui permet d’optimiser les commandes de Moderna et les livraisons des vaccins au plus près des professionnels", évoque un pharmacien du département. Cette expérimentation de la vaccination en ville “fera l’objet d’un suivi rapproché et d’une évaluation à court terme dans la perspective de son extension à l’ensemble du territoire national", a précisé l’Agence Régionale de Santé de la région Grand Est. Une approche qui n’a pas pour autant vocation à se substituer aux vaccinodromes. Au total, ce sont sept centres à grande capacité qui doivent ouvrir en juin. De quoi réaliser un million de premières injections d’ici la mi-juin, et espérer une amélioration de la situation.

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