L'Autorité de la concurrence vote pour la vente de médicaments en ligne
En 2011, plus de 7 millions de Français ont acheté des médicaments sur
Internet, en France ou à l'étranger. Mais l'Organisation Mondiale de
la santé estime que plus de 50% des médicaments proposés à la vente en
ligne sont des contrefaçons.
Le gouvernement freine des quatre fers, mais le Conseil d'Etat et, depuis hier, l'Autorité de la concurrence sont pour ! Alors que le gouvernement tente de restreindre la vente sur internet de médicaments, invoquant la sécurité sanitaire, l'Autorité de la concurrence a rendu hier public son avis défavorable sur le projet d'arrêté du gouvernement.
Comprendre, elle veut que tous les médicaments qui ne sont pas prescris par un médecin, type le paracétamol, les sirops pour la gorge, l'ibuprofène, y compris ceux que le pharmacien doit d'ordinaire aller chercher dans ses rayons (c'est-à-dire qui ne sont pas présentés en accès direct au public) puissent être vendus et donc achetés d'un clic, sans se rendre dans l'une des 23 000 pharmacies du pays.
Les membres de l'Autorité estime que les dispositions prises par le gouvernement sont « restrictives » en termes de concurrence et qu'elles « brident toute initiative commerciale en termes de prix, de gammes de produits et de services nouveaux », freinant ainsi considérablement le développement économique de ce secteur pourtant porteur. L'Autorité regrette aussi que le gouvernement prévoit de forcer les pharmaciens à vendre obligatoirement leurs produits en ligne au même prix que dans leurs officines, au motif que cela pénalise le patient et le pharmacien. Enfin elle déplore le fait que si la France n'autorise pas la vente en ligne de tous les médicaments non prescrits, cela avantagera les autres pays membres à vendre leurs produits aux patients tricolores, qui les commanderont sur internet. Car oui, la Toile n'a pas de frontières.
Depuis 2011, une directive européenne autorise la vente de médicaments sur Internet, mais laisse à chaque Etat le soin de l'encadrer à sa guise.
Certains professionnels soulignent les risques sanitaires que présente cette banalisation de la vente de médicaments et rappellent que « le médicament n'est pas un bien de consommation ordinaire ».