Le constructeur indien Tata a essuyé un lourd échec avec la Nano, présentée il y a dix ans comme la « voiture la moins chère du monde ». Seul problème, personne ou presque n'a voulu acheter la « voiture du pauvre ».
Tata fait l'événement en janvier 2008, lorsque le constructeur dévoile la Nano pendant le New Delhi Expo Auto. Certes, la petite voiture ne paie pas de mine avec son moteur deux cylindres de même pas 40 chevaux, ses quatre places, son absence de ventilation, d'airbags ou encore de chauffage. Mais son intérêt est ailleurs : le prix de la Nano défie toute concurrence : à 100 000 roupies (l'équivalent de 1 500 euros), elle est tout simplement la voiture la moins chère au monde.
Grandes ambitions
Tata nourrit de grosses ambitions pour ce modèle, avec des ventes espérées à 30 000 unités par an. Hélas, rien de tout cela ne s'est passé. En 2011, le constructeur en écoule péniblement 9 000 exemplaires. L'année suivante, profitant d'une nouvelle version, les ventes décollent franchement avec 75 000 unités… mais l'embellie ne dure pas, et en 2016 ce sont seulement 400 Nano qui sont vendues. Depuis le début de cette année, Tata en a vendu… trois. Par conséquent, le groupe a préféré fermer la production anémique de cette voiture.
Contre-performance
La raison de cette contre-performance est simple : aucun automobiliste en Inde ne voulait être celui qui allait acheter la « voiture du pauvre ». Les ménages aux petits budgets préfèrent investir dans un vélo ou un tricycle, tandis que les classes moyennes aspirent à des voitures plus haut de gamme. Un terrain de jeu sur lequel Renault s'est d'ailleurs positionné avec succès avec le Kwid, lancé il y a quelques années. Quant à la Nano, elle n'est plus fabriquée que sur commande.