Votre fournisseur de services cloud vous coûte-t-il trop cher ?

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Par Christian Hindré Publié le 12 janvier 2017 à 5h00
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1 euroUn serveur tournant sous Windows ou Linux peut coûter moins de un euro par heure.

Les nombreuses offres de cloud public possèdent une proposition de valeur séduisante : elles permettent aux équipes informatiques de mettre de côté l’exploitation de data centers. En effet, alors que depuis des années, l’essentiel de leurs budgets est consacré à la maintenance, au renouvellement et à la mise à jour de matériel et de logiciels, avec le cloud public, les DSI peuvent se concentrer sur l’innovation et chercher à mieux soutenir les équipes métiers.

Un serveur tournant sous Windows ou Linux peut ainsi coûter moins de 1 euro par heure : même après un an, cela équivaut à moins de 8000 euros. Par rapport aux coûts matériels, d’alimentation, de refroidissement, ou encore d’espace liés à un serveur interne, le coût d’un service cloud est donc dérisoire. Cette comparaison s’applique également aux applications SaaS, par exemple les solutions de CRM, qui peuvent coûter jusqu’à 60 euros par utilisateur et par mois, soit l’équivalent de 2 euros par jour. Celles-ci peuvent être hébergées dans le cloud, évitant ainsi aux équipes informatiques de procéder à de fastidieuses opérations de maintenance ou de renouvellement de leurs équipements et logiciels.

De tels services ont indéniablement des avantages concrets

L’IaaS permet de ne payer pour une infrastructure que lorsque celle-ci est nécessaire. Ce modèle est donc idéal pour les charges de travail de test : pas besoin d’acheter du matériel qui restera inutilisé la plupart du temps. Il suffit d’activer des instances cloud, généralement des machines virtuelles, jusqu’à ce que l’on n’en ait plus besoin. Lorsque vous les désactivez, vous cessez de les payer. Cependant, la plupart des entreprises n’ont pas l’habitude de désactiver leurs machines virtuelles, et paient donc souvent pour plus de service que nécessaire. Ce gaspillage peut paraître sans véritable conséquence financière, mais pour les grandes organisations qui possèdent plusieurs centaines de milliers de VM, ce coût grimpe rapidement.

Pour beaucoup de charges de production, les machines doivent tourner en permanence. Est-il donc possible de réaliser des économies à ce niveau ? Absolument. Certains fournisseurs de services cloud proposent un accès par abonnement avec des prix réduits pour les instances « réservées ». Cette approche permet de réaliser des économies considérables pouvant atteindre 40 ou 50 % par rapport à un simple modèle à la demande, et représente donc une option intéressante pour les entreprises concernées par ce besoin.

Autre moyen de faire des économies : s’assurer d’utiliser des machines virtuelles adaptées. Il peut être tentant de prendre des VM avec beaucoup de RAM et une grande puissance de calcul sous prétexte que cela pourrait servir. Mais en aurez-vous besoin en permanence ? Si la réponse est non, des machines plus modestes peuvent convenir. Si vos besoins en matière de CPU ou de RAM sont liés à des pics de charge ponctuels, cherchez des instances avec une capacité de mise à l’échelle. Cela vous permettra ainsi de réaliser des économies sur le long terme. Et si votre entreprise dispose d’instances réservées, assurez-vous qu’elles soient toutes utilisées avant de solliciter des instances à la demande supplémentaires.

Bien entendu, se procurer une instance IaaS de plus ne signifie pas qu’il n’y aura aucun autre coût à prendre en charge. Cette approche vous fournit une machine virtuelle et un système d’exploitation, mais vous restez responsable de l’installation de vos logiciels, et devez donc vous assurer d’être autorisé le faire dans votre environnement cloud. Par exemple, si vous utilisez IBM SoftLayer, vous n’êtes pas autorisé à faire tourner Oracle DB dans cet environnement, car cela n’est permis que sur les clouds Oracle, Azure et Amazon. N’oubliez de vous tenir au courant des conditions générales, qui sont amenées à évoluer avec le temps.

Cherchez également à savoir s’il vaut mieux que vous vous procuriez une licence à part, ou s’il serait plus rentable d’utiliser une instance cloud incluant cette licence dans la formule d’abonnement. Les avantages du SaaS semblent en effet considérables : tout est inclus dans le prix de l’abonnement, et vous n’avez aucun cout de mise à niveau ou de licence à prendre en compte. Vous choisissez la capacité voulue (par utilisateur, etc.), puis vous pouvez simplement utiliser le logiciel.

Néanmoins, avec ce modèle, le souci vient de la nécessité d’étudier attentivement les règles des fournisseurs quant aux modes d’utilisation de leurs produits. Avec certains, vous serez contraints de prendre le même niveau d’abonnement pour tous vos utilisateurs, indépendamment de l’usage qu’ils en feront. Étant donné que ceux-ci doivent pouvoir travailler, vous vous retrouvez avec des abonnements sous-utilisés (ou ne servant que ponctuellement) par certains employés. Et même si différents niveaux d’accès sont disponibles, comment s’assurer que chacun dispose du niveau d’abonnement adéquat ? Les utilisateurs ont en effet tendance à se plaindre s’il leur manque des fonctionnalités, mais à ne rien dire lorsque certaines ne leur sont pas nécessaires.

Les services cloud peuvent offrir de réels avantages, mais quel qu’en soit le type, les organisations doivent envisager de mettre en place des processus et des technologies de gestion des licences logicielles et des abonnements afin d’optimiser leurs investissements. Ces outils leur permettront d’identifier les instances inactives et les abonnements sous-utilisés, et à repérer les problématiques de conformité en matière de licences. Elles pourront ainsi maximiser le retour sur investissement liés aux services cloud souscrits, qu’il s’agisse d’offres d’IaaS, SaaS ou autre.

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Christian Hindré est directeur commercial Europe de Flexera Software.

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