Il aura fallu des études pour comprendre quelle était la « pire couleur » pour trouver la couleur du paquet neutre, un vert kaki foncé ; il aura fallu des débats houleux et des conflits avec les cigarettiers mécontents qui menaçaient de saisir la justice ; il aura fallu le mettre en place, décider de la police d’écriture… pour rien. Le paquet neutre ne semble pas avoir l’effet escompté.
Une baisse des ventes de cigarettes en janvier 2017 mais…
C’est BFMTV qui dévoile, le 7 avril 2017, ce résultat : le paquet neutre ne semble pas avoir été utile. Car si les chiffres obtenus par la chaîne d’informations sont positifs dans la lutte contre le tabagisme, une baisse de 1,7 % des ventes de cigarettes entre janvier et mars 2017, ce n’est pas une victoire. Sans compter que cette baisse est largement à relativiser : les ventes de tabac à rouler ont augmenté de 0,3 % sur la même période.
La baisse des ventes du premier trimestre semble normale : BFMTV a interrogé une source industrielle qui précise que « cette tendance baissière dure depuis plusieurs années et continue mais il n’y a aucun effet du paquet neutre. »
Le prix du paquet est le seul argument que les Français entendent
Le gouvernement y croyait, pourtant : le paquet neutre devait faire baisser les ventes car les fumeurs n’auraient pas aimé la couleur. Les jeunes, première cible de la réforme, auraient dû trouver que les paquets n’étaient pas « cools » et donc ne pas se mettre à fumer. En fait, ils se sont tournés vers le tabac à rouler et les cigarettes entubées ou roulées à la main.
Car le paquet neutre, réforme qui vient d’Australie comme le rappelle BFMTV, n’a pas été accompagné du changement qui touche réellement les Français. L’Australie avait augmenté le prix de son paquet de cigarettes de 25 % et continue de le faire. Objectif : faire atteindre au prix du paquet de cigarettes un minimum de 30 euros (45 dollars australiens) en 2020 contre environ 18 euros en 2017.
La réforme française a donc été partielle… Et a raté le point principal : le prix