Rénovation énergétique : que révèlent les chiffres du 1er trimestre 2025 ?

Un vent de transformation souffle sur les aides publiques à la rénovation. Derrière les chiffres, les politiques de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) se réinventent au fil des trimestres, entre ambition écologique, soutien aux plus modestes et efficacité administrative.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 1 mai 2025 15h30
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63 509MaPrimeRénov’ a permis la rénovation de 63 509 logements entre janvier et mars 2025.

Le 29 avril 2025, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) a rendu public son bilan des aides à la rénovation énergétique pour le premier trimestre de l’année. Ce document très attendu détaille l’évolution des dispositifs pilotés par l’État, notamment MaPrimeRénov’, dans un contexte de montée en puissance des politiques de transition énergétique. Il s'agit de la première photographie complète de l’année, alors que de nouveaux ajustements réglementaires sont entrés en vigueur depuis janvier.

Un début d’année chargé pour l’Anah : bilan du 1er trimestre 2025

MaPrimeRénov’, principal levier financier de l’État pour la rénovation énergétique des logements, a permis la rénovation de 63 509 logements entre janvier et mars 2025. L’aide se décline en deux parcours : le parcours par geste, destiné à des travaux ciblés comme le remplacement de chauffage ou l’isolation, et le parcours accompagné, réservé aux rénovations d’ampleur incluant un accompagnement technique et administratif obligatoire.

Sur la période, 46 331 aides ont été accordées pour des rénovations par geste, représentant la majorité des dossiers. Ce type de travaux concerne essentiellement des équipements de chauffage décarbonés, comme les pompes à chaleur air/eau, les poêles à granulés ou encore les chauffe-eau thermodynamiques. En parallèle, 17 178 aides ont été validées pour des rénovations d’ampleur, soit une progression notable par rapport au premier trimestre 2024. Le montant moyen des travaux pour ces projets s’élève à 59 197 euros, financés en moyenne à hauteur de 41 201 euros par l’État.

MaPrimeRénov’ : l’Anah cible les logements énergivores et les revenus modestes

La politique actuelle de l’Anah conserve un ciblage fort vers les foyers aux revenus les plus modestes. D’après les données du rapport, 80 % des bénéficiaires de MaPrimeRénov’ au 1er trimestre 2025 appartiennent aux tranches de revenus modestes ou très modestes. Les aides moyennes varient selon les revenus, avec 3 642 euros pour les ménages très modestes dans le cadre du parcours par geste.

Dans le parcours accompagné, 78 % des logements concernés sont classés F ou G au diagnostic de performance énergétique. Ces rénovations visent à réduire significativement la consommation énergétique et à améliorer le confort thermique. Depuis le 1er janvier 2025, de nouvelles règles sont appliquées : les avances versées aux foyers très modestes dans le cadre du parcours par geste ont été ramenées de 70 % à 50 %, et les plafonds d’aide ont été réévalués selon les niveaux de ressources.

Des moyens renforcés pour l’accompagnement avec France Rénov’

Pour soutenir la montée en charge du dispositif, l’Anah s’appuie sur un maillage territorial renforcé. Le réseau France Rénov’ comprend désormais 2 661 conseillers répartis dans 589 Espaces Conseil, cofinancés par l’État et les collectivités. Par ailleurs, le nombre d’Accompagnateurs Rénov’ agréés par l’État a atteint 3 789 professionnels, regroupés dans 1 336 structures.

Le bilan du premier trimestre confirme l’efficacité de ce modèle d’accompagnement : 94 % des ménages ayant eu recours à un Accompagnateur Rénov’ se disent satisfaits du service reçu. Ce réseau est jugé essentiel pour aider les particuliers à naviguer dans les démarches administratives et à planifier leurs travaux dans de bonnes conditions.

MaPrimeAdapt’ et MaPrime Logement Décent : deux volets complémentaires

L’action de l’Anah ne se limite pas à la rénovation énergétique. Deux autres dispositifs poursuivent leur montée en charge. MaPrimeAdapt’, orientée vers l’adaptation des logements pour les personnes âgées ou en situation de handicap, a permis d’engager plus de 5 000 rénovations entre janvier et mars 2025. Le reste à charge moyen pour les bénéficiaires est de 3 420 euros.

MaPrime Logement Décent, qui cible les logements insalubres ou dégradés, a permis d’engager 1 277 logements sur la même période. Les aides moyennes y atteignent 52 596 euros pour les propriétaires occupants, reflet de l’importance des travaux requis dans ces situations.

Objectifs 2025 : maintenir l’élan et renforcer l’ambition environnementale

L’Anah s’est fixée un objectif de 45 000 rénovations via MaPrimeAdapt’ pour l’année 2025. Les chiffres du premier trimestre indiquent que 12,3 % de cet objectif a été atteint. L’agence devra maintenir une dynamique soutenue sur les trimestres suivants pour respecter cette feuille de route. Le rapport mentionne également une stabilité dans les rénovations par geste, avec un niveau légèrement inférieur à celui du début 2024, mais compensé par la forte hausse des rénovations d’ampleur.

Ces tendances traduisent un engagement croissant des ménages vers des travaux plus ambitieux, encouragés par les dispositifs publics. Elles soulignent aussi la transformation structurelle en cours dans les pratiques de rénovation, désormais plus encadrées, plus soutenues, et plus accessibles.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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