Astérix & Obélix reviennent. Pas sur grand écran, mais sur une plateforme, dans une version animée signée Alain Chabat. Et ce retour-là explose tout sur son passage. Que s’est-il passé pour que le petit village résiste cette fois à la logique de l’algorithme mondial ?
Astérix & Obélix : le carton planétaire de la série d’Alain Chabat

Dixmillionsdevus. C’est le nom d’un personnage dans la série. Une trouvaille scénaristique... et un clin d’œil parfaitement prophétique. Car la série a bel et bien dépassé les 10 millions de vues en moins de deux semaines.
Un démarrage tonitruant : plus de 10 millions de vues pour Chabat
C’est officiel : Astérix & Obélix : Le Combat des chefs a franchi le cap symbolique des 10 millions de visionnages dans le monde selon les données publiées par Netflix le 13 mai 2025. Une performance d’autant plus remarquable qu’elle concerne une mini-série française, un genre rarement propulsé aussi haut dans les classements internationaux de la plateforme.
La série d’Alain Chabat, mise en ligne le 30 avril 2025 sur la célèbre plateforme de streaming Netflix, est disponible dans 190 pays et traduite en 38 langues. Elle figure actuellement à la sixième place du classement mondial toutes séries confondues, mais surtout à la deuxième position des productions non anglophones de la semaine écoulée, derrière L'Eternaute, qui est une série argentine. En France, elle n’a pas quitté la première place depuis deux semaines.
L’attrait d’Astérix & Obélix ne se limite pas à la France. En Belgique et en Grèce, la série est numéro un. En Autriche, Croatie, République tchèque, Danemark, Finlande, Islande et Pologne, elle est deuxième. Elle figure aussi dans le top 3 de plusieurs autres pays européens : Allemagne, Norvège, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Ukraine. Et même au Sri Lanka, elle a un temps dominé.
Dans les pays africains et arabes, la réception est également positive : troisième au Maroc, cinquième au Liban, sixième en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis, septième au Kenya, huitième au Qatar et en Jordanie, neuvième en Égypte. La fiction est neuvième au Canada. Elle résiste en Océanie (quatrième en Nouvelle-Zélande, huitième en Australie), mais s’essouffle en Amérique latine et en Asie, où elle quitte progressivement le haut du classement.
Astérix : une réussite qui s’appuie sur un héritage… et une maîtrise
Comment expliquer ce succès mondial ? Par une recette triple. D’abord, une licence mythique : 400 millions d’exemplaires de la bande dessinée vendus dans le monde. Ensuite, une patte créative unique : Alain Chabat, déjà aux commandes de Mission Cléopâtre, qui connaît l’univers par cœur. Et enfin, une stratégie calibrée : format court (cinq épisodes), diffusion massive et timing idéal (vacances de printemps).
Céleste Surugue, directeur général des Éditions Albert René, résume l’état d’esprit du projet dans Ouest-France : « Ce succès en France et à l’international est exceptionnel […] dû à l’immense talent d’Alain Chabat, sa profonde connaissance et sa passion pour Astérix ainsi qu’au soutien sans faille de Netflix. »
Cette réussite commerciale et artistique ouvre des perspectives : adaptation de nouveaux albums ? Collaboration pérenne entre Chabat et les ayants droit ? La fille de René Goscinny, Anne, s’est déclarée favorable à l’idée que Chabat termine Astérix au cirque, œuvre inachevée. Le réalisateur, lui, reste prudent mais évoque quelques « idées d’histoires ».