Inflation : mai 2025 marqué par une hausse des prix de l'alimentation

Le 13 juin 2025, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie ses résultats définitifs sur l’inflation en mai 2025. La hausse des prix à la consommation, limitée à + 0,7 % sur un an, marque un ralentissement significatif, bien en deçà des + 2,2 % enregistrés un an plus tôt. Mieux encore : un recul mensuel de – 0,1 % est observé, inédit depuis décembre 2020.

L’énergie, moteur du reflux : vers une désinflation durable ?

La principale force derrière le ralentissement de l’inflation reste la baisse des prix de l’énergie, en particulier des carburants et de l’électricité. En mai, les prix de l’énergie chutent de – 8,0 % sur un an, accentuant encore le recul observé en avril (– 7,8 %).

Dans le détail, l’INSEE précise :

Le prix de l’électricité enregistre une baisse spectaculaire de – 14,0 % sur un an.
Les produits pétroliers suivent une trajectoire similaire (– 9,7 %), avec des baisses marquées sur le gazole (– 9,6 %) et l’essence (– 10,7 %).
Le gaz, après avoir flambé en avril (+22,3 %), amorce un retournement en mai avec un recul de – 4,4 %.

Cet effondrement des coûts énergétiques constitue un facteur décisif du ralentissement global.

Alimentation : un ralentissement relatif mais persistant

Le panier alimentaire des Français continue d’évoluer à la hausse, bien que la pression s’atténue. En mai, les prix alimentaires augmentent de + 1,3 % sur un an, contre +1,2 % en avril.

La hausse est surtout visible dans les produits transformés :

Les boissons non alcoolisées progressent de + 8,0 %,
Les produits sucrés (sucre, chocolat, confiseries) grimpent de + 7,1 %,
La viande connaît une légère hausse de + 0,4 %,
Les produits frais, eux, voient leur rythme ralentir (+ 1,5 % contre + 4,0 % en avril), notamment en raison de la baisse des légumes (– 3,0 %).

Ainsi, bien que le secteur alimentaire reste inflationniste, il n’entraîne plus la dynamique globale comme en 2022 ou 2023.

Services et produits manufacturés : stabilisation et déflation localisée

Du côté des services, la hausse ralentit également : + 2,1 % sur un an (contre + 2,8 % en avril), avec une baisse mensuelle de – 0,2 %.

Plusieurs sous-segments affichent une inflexion notable :

Transport aérien : croissance contenue à +0,7 %,
Télécommunications : fort recul de – 15,5 %,
Services financiers : tendance stable autour de +1,1 %.

Quant aux produits manufacturés, ils entrent en zone de déflation : – 0,2 % sur un an, malgré une légère remontée de +0,1 % en variation mensuelle. Les vêtements, meubles et équipements ménagers connaissent des ajustements modérés à la baisse.

Ce double amortisseur, services et biens durables, conforte l’idée d’une désinflation non conjoncturelle mais enracinée.

Indices clés : IPC, IPCH, ISJ

Les indicateurs macroéconomiques témoignent tous d’une modération historique :

Indice des prix à la consommation (IPC) : + 0,7 % sur un an, – 0,1 % en mai.
Indice des prix harmonisé (IPCH), utilisé par l’Union européenne : + 0,6 % sur un an, – 0,2 % mensuel.
Inflation sous-jacente (ISJ), excluant énergie et alimentation : + 1,1 % (contre + 1,3 % en avril).

Ces trois indices convergent vers des niveaux inédits depuis fin 2020, renforçant le diagnostic d’une désinflation durable.

Mai 2025 marque une étape charnière dans l’évolution de l’inflation en France. Avec une progression limitée à + 0,7 % sur un an, loin des 2% voulus par la BCE, et un recul mensuel de – 0,1 %, le pays entre dans une phase de désinflation confirmée.