En France, 26% des locataires actuels ou passés reconnaissent avoir falsifié un élément de leur dossier pour louer un logement. Dans un marché tendu, ces pratiques questionnent à la fois la confiance entre locataires et propriétaires et soulignent l’urgence d’un encadrement plus transparent en matière de dossier locatif.
Logement : 26 % de locataires ont déjà menti sur leur dossier

Faux contrat, fausse fiche de paie... : des combines pas si exceptionnelles que ça pour les locataires
Pour rentrer dans les exigences des propriétaires, les locataires usent de diverses stratégies , en falsifiant leur situation financière ou personnelle. Ainsi, 16% mentent sur leur situation personnelle, comme « être en couple » alors qu’ils ne le sont pas, et 14% dissimulent leur origine pour éviter la discrimination, apprend-on d'une enquête FLASHS pour Zelok. Dans ce même esprit, 11% gonflent leur fiche de salaire, pratique encore plus marquée chez les 18‑24 ans (21%). S'y ajoutent 11% des locataires qui vont jusqu'à fournir un faux contrat de travail, une proportion qui grimpe à 19% chez les jeunes adultes. Le recours à ces magouilles révèle une tension extrême dans la recherche de logement, où chaque détail peut faire la différence. Les manœuvres vont parfois jusqu’à la falsification des bulletins de salaire ou l'invention de faux garants.
Les propriétaires bailleurs ne sont pas étrangers à ce phénomène : 35% déclarent avoir déjà été confrontés à plusieurs fausses déclarations, et 23% une seule fois. Il faut savoir que ces pratiques entraînent des sanctions sévères. Falsifier un document, que ce soit un bulletin de salaire ou un contrat, constitue une infraction pénale pour faux et usage de faux, passible de 3 ans de prison et de 45.000 euros d’amende. Le bail peut aussi être contesté, le propriétaire demandant la résiliation si le mensonge est avéré.
Location : le poids financier et la défiance réciproque
Au-delà des mensonges ou des combines, la tension se nourrit aussi de la charge financière que représente le logement. Quatre locataires sur dix (41%) consacrent plus du tiers de leurs revenus au loyer, seuil considéré comme critique pour l’équilibre budgétaire. Les ménages les plus modestes, notamment ceux dont les revenus sont inférieurs à 1.300 euros par mois, sont les plus touchés. Cette fragilité alimente un climat de défiance généralisée : les propriétaires durcissent leurs critères pour se prémunir des impayés, tandis que les locataires enjolivent leurs dossiers pour franchir ces barrières.
Cette défiance s’exprime aussi dans la sécurisation des justificatifs. Seuls 64% des locataires prennent des mesures pour protéger leurs documents lorsqu’ils déposent un dossier. Parmi eux, 44% vérifient l’identité du propriétaire, 31% ajoutent un filigrane à leurs documents et 25% passent par des plateformes spécialisées. Mais une part significative reste sans protection, dans un contexte où les risques d’usurpation d’identité se multiplient.
