Face à une hausse préoccupante du surendettement, le gouvernement veut durcir l’accès aux crédits à la consommation. Un encadrement plus strict des mini-prêts et paiements différés se profile, dans le cadre de la transposition d’une directive européenne. Objectif : mieux protéger les emprunteurs tout en responsabilisant les acteurs du secteur.
Crédits à la consommation : vers un tour de vis pour freiner le surendettement

Le surendettement en forte progression : un signal d'alarme
La situation du surendettement en France s’aggrave. Sur les cinq premiers mois de 2025, les dossiers ont augmenté de 6%, confirmant une tendance déjà amorcée en 2024. En cause : la multiplication des crédits à la consommation, souvent accordés sans évaluation rigoureuse de la solvabilité des emprunteurs.
Parmi les formes de crédits les plus problématiques, les mini-prêts et paiements en plusieurs fois séduisent un public fragile. En 2024, 17% des dossiers de surendettement incluaient ce type de financement. Un chiffre en forte hausse par rapport aux années précédentes. Ces produits, faciles d’accès, masquent souvent un coût réel élevé et peuvent entraîner des effets boule de neige sur les finances des ménages.
Un nouveau cadre pour protéger les consommateurs
Le gouvernement souhaite réagir fermement. Une ordonnance est en préparation pour intégrer les exigences d’une directive européenne. Cette réforme vise à renforcer les garde-fous autour des crédits à la consommation, notamment en élargissant le périmètre des crédits réglementés. Les prêts de moins de 200 euros, les crédits entre 75.000 et 100.000 euros, ainsi que les locations avec option d’achat seront désormais concernés.
Autre axe de durcissement : la publicité pour les crédits à la consommation. Le nouveau texte prévoit une extension des restrictions publicitaires afin de limiter les incitations agressives à emprunter. De plus, une consultation du fichier des incidents de remboursement pourra être pratiquée, même pour les crédits de très courte durée ou de faible montant.
Enfin, une simplification administrative est envisagée pour les petits crédits, afin d'éviter un alourdissement excessif des démarches. Toutefois, cette souplesse n’échappera pas à des conditions strictes : transparence sur les frais, durée maximale, et vérification minimale de la solvabilité resteront de mise.
