Les frais bancaires s’envolent en 2025

Les Français font face à une nouvelle hausse significative des frais bancaires. En deux ans, ces coûts ont progressé deux fois plus vite que l’inflation. Si certaines prestations numériques restent stables, la majorité des services bancaires traditionnels deviennent plus chers, accentuant la pression sur les budgets des ménages.

Jean Baptiste Le Roux
By Jean-Baptiste Le Roux Published on 7 octobre 2025 12h39
En 2025, les tarifs bancaires poursuivent leur envolée, bien au-delà de l’inflation. Frais de tenue de compte, cartes bancaires et opérations en agence : tout augmente, fragilisant encore le pouvoir d’achat des Français. Pixabay
En 2025, les tarifs bancaires poursuivent leur envolée, bien au-delà de l’inflation. Frais de tenue de compte, cartes bancaires et opérations en agence : tout augmente, fragilisant encore le pouvoir d’achat des Français. Pixabay - © Economie Matin

Les frais de gestion de compte explosent

Les banques françaises ont nettement revu leurs grilles tarifaires en 2025. Selon les derniers relevés, les frais bancaires annuels augmentent de 3,1% en moyenne sur un an, après une première poussée en 2024. En deux ans, la hausse atteint plus de 6%, soit le double de l’inflation constatée sur la même période. Cette progression touche particulièrement la tenue de compte, dont la facturation a bondi de près de 9% entre fin 2024 et avril 2025. En moyenne, un client paie désormais près de 22 euros par an, contre moins de 19 euros fin 2023. Certaines enseignes ont appliqué des hausses spectaculaires, dépassant parfois les 40%.

La tendance traduit un rattrapage post-Covid. Les banques, qui avaient limité les augmentations durant la période de forte inflation, cherchent aujourd’hui à compenser leurs coûts internes. Systèmes informatiques, salaires et régulations renforcées pèsent lourdement sur leurs charges. Résultat : seules une poignée d’établissements, principalement en ligne, continuent de proposer la gratuité de la gestion de compte.

Les cartes et opérations en agence de plus en plus coûteuses

Les cartes bancaires ne sont pas épargnées. En 2025, la cotisation annuelle d’une carte internationale à débit immédiat atteint 44,27 euros en moyenne, soit près de 3% de hausse. Les cartes à débit différé suivent la même courbe, avec une progression équivalente. Ces hausses successives, déjà amorcées en 2024, pèsent sur le quotidien des clients, surtout pour les familles équipées de plusieurs cartes.

Les opérations réalisées en agence deviennent également un poste de dépense notable. Un virement occasionnel effectué au guichet coûte désormais environ 5 euros, soit 4% de plus qu’en 2024. Depuis 2017, ce tarif a grimpé de plus de 30%. Les établissements cherchent ainsi à inciter leurs clients à utiliser les outils numériques, bien moins coûteux à gérer.

Dans le même temps, les retraits d’espèces gratuits se raréfient. Le nombre de retraits sans frais baisse chaque année, conséquence directe du recul de l’usage du liquide. Néanmoins, la plupart des Français évitent encore la facturation grâce à la généralisation des paiements électroniques.

Un service reste épargné : la banque à distance

Dans ce contexte de hausse généralisée, un service fait figure d’exception : l’accès aux outils de banque en ligne. L’abonnement à ces services recule légèrement, et près de 95% des établissements le proposent gratuitement. Cette évolution illustre la stratégie de dématérialisation du secteur, visant à réduire les coûts d’exploitation tout en orientant les clients vers le numérique.

Sur dix ans, la hausse globale des tarifs bancaires reste toutefois modérée comparée à l’inflation, ce qui permet aux banques de souligner une trajectoire “maîtrisée”. Mais pour les ménages, la perception est toute autre : les tarifs bancaires grimpent plus vite que les salaires, pesant sur un pouvoir d’achat déjà contraint.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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