Au troisième trimestre 2025, plus de 20 % des véhicules neufs vendus dans le monde sont électriques, un seuil historique. Ce succès planétaire masque une réalité contrastée : deux géants de l’industrie automobile, le Japon et les États-Unis, restent en retrait, au risque de compromettre leur avenir industriel.
La voiture électrique s’impose dans le monde, sauf au Japon et aux États-Unis

Depuis septembre 2025, le marché de la voiture électrique connaît une dynamique sans précédent. Les ventes mondiales dépassent un cinquième des immatriculations totales, selon plusieurs sources officielles. Cette percée illustre un basculement global du secteur automobile. Toutefois, deux marchés majeurs, les États‑Unis et le Japon, affichent une prudence qui interroge sur leurs orientations industrielles et leur avenir dans la mobilité mondiale.
Une percée historique pour la voiture électrique à l’échelle mondiale
Pour la première fois, la voiture électrique dépasse les 20 % de part de marché dans les ventes mondiales au troisième trimestre 2025, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « plus de 20 % des voitures neuves vendues dans le monde étaient électriques. » En volume, ce sont plus de 4 millions d’unités vendues au premier trimestre de l’année, avec une croissance de 35 % par rapport à la même période de 2024. Ce bond est tiré principalement par la Chine, qui représente « près des deux tiers des ventes mondiales » de voitures électriques, confirmant sa domination sur le secteur. Ce succès traduit une transition qui n’est plus marginale ni expérimentale, mais bien structurelle.
La Chine en tête Sur son seul territoire, la Chine affiche une part de 56 % de véhicules électriques dans les ventes du troisième trimestre 2025, selon Strategy&. Cette performance repose sur une politique volontariste, des subventions massives, un réseau de recharge dense et une production locale de batteries. L’IEA souligne que « le marché chinois s’est structuré pour absorber à grande échelle les véhicules zéro émission ». Les constructeurs chinois comme BYD ou Nio bénéficient d’un écosystème favorable et conquièrent également des parts de marché à l’export.
Une Europe dynamique
De son côté, l’Europe n’est pas en reste. L’IEA relève qu’« en Europe … le quart des voitures vendues au premier trimestre 2025 sont électriques ». Les cinq principaux marchés européens voient leurs ventes de BEV progresser de 32 % entre le troisième trimestre 2024 et celui de 2025.
Grâce aux réglementations CO₂ strictes et aux aides à l’achat, les consommateurs européens adoptent massivement la voiture électrique. Les constructeurs historiques (Volkswagen, Stellantis, Renault) intensifient leurs efforts pour rattraper leur retard face aux nouveaux entrants.
États‑Unis : croissance timide malgré des records
Aux États‑Unis, le volume de ventes atteint un record au troisième trimestre 2025 avec 438 487 véhicules électriques immatriculés. Pourtant, leur part de marché plafonne à 10 %, marquant la première fois qu’elle atteint ce niveau. Les raisons de cette stagnation sont multiples.
WardsAuto évoque « l’incertitude réglementaire freine l’adoption des véhicules électriques aux Etats-Unis », soulignant que le manque de clarté sur les subventions fédérales et l’hétérogénéité des politiques locales freinent l’essor du secteur. Le coût des modèles électriques, souvent plus élevé que celui des thermiques, accentue cette hésitation.
Japon : l’hybride comme barrière à l’électrique
Au Japon, la situation est encore plus contrastée. Strategy& indique que « le marché reste dominé par les hybrides, qui représentent 60 % des ventes au troisième trimestre 2025 », tandis que les BEV et PHEV n’en totalisent que 3 %.
Ce déséquilibre s’explique par une stratégie assumée des constructeurs japonais, notamment Toyota, qui privilégient les hybrides simples. Si cette approche a porté ses fruits pendant deux décennies, elle pourrait se retourner contre eux dans un contexte où la norme devient le tout-électrique.
