Depuis plusieurs mois, la colère des agriculteurs français s’exprime régulièrement. Point d’achoppement en ce moment : le traité du Mercosur. Dans une étude, l’INSEE pointe une baisse du secteur de l’agriculture. En cause : les rendements catastrophiques.
Agriculture : le secteur est en chute libre, s’inquiète l’INSEE
L'agriculture est dans une mauvaise passe
L'année 2024 marque un tournant pour l'agriculture. Selon l'INSEE, la production a généré moins de 90 milliards d'euros, soit une baisse de 7,5 % par rapport à 2023. L'érosion de la valeur agricole en 2024 reflète des tendances lourdes. L'INSEE souligne que cette baisse s'inscrit dans une continuité amorcée en 2023, elle-même conséquence de deux années de hausse marquée, liées à des phénomènes exogènes comme la crise post-Covid et la guerre en Ukraine.
Ces deux événements avaient provoqué une explosion des coûts de production, notamment des engrais, dont les prix ont chuté de 35 % cette année. Malgré cette baisse, le retour à des niveaux d'utilisation plus élevés n'a pas suffi à compenser les pertes.
Dans un secteur où la météo joue un rôle crucial, l'année 2024 a été marquée par des conditions défavorables, en particulier pour les grandes cultures. La production française de blé tendre, une des variétés les plus cultivées dans le monde, recule de 27 %. Ce déclin, bien que sans impact direct sur les prix du pain grâce à l'autosuffisance française, réduit significativement les capacités d'exportation hors d'Europe.
Une météo capricieuse, un impact dévastateur sur les productions végétales
La viticulture a également subi un coup dur, avec une diminution de 20 % des récoltes de raisin. Malgré cela, les prix du vin continuent de baisser, témoignant d'une offre excédentaire face à une demande en repli. Cependant, certaines filières végétales affichent des performances contrastées. La production de fruits et légumes, portée par des récoltes meilleures pour les pommes, les tomates et les pommes de terre, augmente. Cette hausse, paradoxalement, entraîne une baisse des prix.
Les grandes cultures et la viticulture ne sont pas les seules affectées. Les éleveurs français, confrontés à des défis sanitaires et à des changements de consommation, voient leur secteur également reculer. La production animale, bien que globalement stable (+1 % grâce à la volaille), est en baisse de 1,5 % en valeur. Les crises sanitaires, comme la fièvre catarrhale ovine, ont décimé les troupeaux, et la consommation de viande bovine continue de fléchir.