Airbnb : saisie record sur fond de fraude fiscale

L’industrie de la location saisonnière est en émoi depuis que l’Italie a pris une mesure drastique contre Airbnb. La péninsule accuse la célèbre plateforme de location de courte durée d’évasion fiscale. En particulier, la plateforme américaine aurait oublié de percevoir une certaine taxe, pourtant obligatoire et qui doit être reversée à l’État.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 novembre 2023 à 11h05
Airbnb
16,4%Sur AirBnb, les prix des locations ont augmenté de 16,4% entre 2018 et 2022.

Airbnb fait fi d’une obligation fiscale en Italie

La législation italienne est claire : les plateformes de location comme Airbnb doivent prélever une taxe de 21% sur les loyers perçus par les hôtes et la reverser à l'État. Selon les procureurs de Milan, Airbnb aurait négligé cette obligation fiscale sur des revenus locatifs estimés à environ 3,7 milliards d'euros entre 2017 et 2021. La plateforme conteste une loi de 2017, qu'elle considère comme une entrave à la libre prestation de services garantie par l'Union européenne.

En attendant le procès ou un accord entre la plateforme et le fisc, et donc le fin mot de l’histoire, la justice italienne a pris des mesures. Une saisie record a été effectuée.  La somme en jeu ? Pas moins de 779 millions d'euros !

Fraude fiscale : Airbnb rejette les accusations de la justice italienne

Airbnb exprime sa surprise et son mécontentement, tout en affirmant avoir toujours respecté la législation. La société, qui a entamé des pourparlers avec le fisc italien sur cette affaire depuis mi-2023, se dit confiante dans la légalité de ses actions et est prête à défendre sa position.

« Nous pensons que nous avons agi en accord avec la loi et nous entendons faire valoir nos droits », a déclaré la plateforme. Trois de ses anciens cadres sont également dans le collimateur de la justice italienne.

Quelle fiscalité pour Airbnb en Italie ?

Cette affaire intervient dans un contexte où l'Italie s'efforce de serrer la vis sur l'évasion fiscale, notamment dans le secteur des locations de courte durée. Un nouveau dispositif, envisagé dans le budget de 2024, introduirait un "code d'identification national" pour les logements touristiques, afin de mieux traquer les revenus non déclarés et d'optimiser les recettes fiscales, allégeant ainsi la pression fiscale sur les ménages. La fiscalité va également évoluer en Italie, avec un taux d’imposition de 21% pour les locations longues et 26% pour celles de moins de 30 jours.

Mais, a précisé Antonio Tajani, vice-président du Conseil, la taxe à 26% « ne sera appliquée qu’à partir du deuxième appartement loué par chaque propriétaire, donc ce ne sera pas pour tout le monde ».

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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