Amazon a franchi une étape majeure dans son ambition de connecter le monde depuis l’espace. En lançant ses premiers satellites Kuiper, le géant du e-commerce s’engage sur le marché de l’Internet par satellite, actuellement dominé par Starlink. Ce projet à grande échelle pourrait transformer l’accès au web dans les régions isolées et zones en crise.
Amazon : Jeff Bezos lance ses premiers satellites pour concurrencer Starlink

Kuiper : un projet ambitieux porté par Jeff Bezos
Amazon vient de donner le coup d’envoi d’un chantier spatial colossal. Le 28 avril, l’entreprise a mis en orbite les 27 premiers satellites de sa future constellation Kuiper. Ce lancement marque le début d’un projet qui prévoit, à terme, plus de 3.200 satellites pour offrir une connexion Internet à haut débit accessible depuis les endroits les plus reculés du globe.
Cette initiative, lancée avec plusieurs années de retard sur son rival Starlink, traduit la volonté de Jeff Bezos de rivaliser avec Elon Musk dans l’espace. Avec un investissement de plus de 10 milliards de dollars, Amazon mise sur une technologie capable de connecter des régions isolées, des zones sinistrées ou en guerre, là où les infrastructures terrestres sont inexistantes ou inefficaces.
Le lancement a été effectué depuis Cap Canaveral en Floride, via une fusée Atlas V. Ce n’est qu’un début : Amazon prévoit plus de 80 lancements dans les années à venir, s’appuyant sur divers partenaires, y compris Blue Origin, la société spatiale fondée par Bezos lui-même.
Une concurrence féroce dans l’orbite basse
Amazon entre sur un marché déjà largement dominé par Starlink, la constellation d’Elon Musk. Avec plus de 6.750 satellites déjà en orbite, le service de SpaceX a pris une avance considérable. Il est opérationnel depuis plusieurs années et a déjà été utilisé dans des situations critiques, notamment lors de catastrophes naturelles ou de conflits armés, comme en Ukraine.
Les deux constellations reposent sur une technologie similaire : des satellites en orbite basse, à quelques centaines de kilomètres de la Terre. Cette proximité permet des vitesses de transmission élevées et une faible latence, avantages essentiels pour la qualité du service. Les antennes au sol sont légères, mobiles, et faciles à déployer.
Mais cette multiplication d’engins pose question. L’orbite terrestre basse devient de plus en plus encombrée, avec un risque accru de collisions. Les astronomes alertent aussi sur les interférences potentielles avec les observations scientifiques. De plus, la concentration du pouvoir spatial entre les mains d’acteurs privés, aux ambitions parfois politiques, soulève des inquiétudes croissantes sur la souveraineté et la gouvernance de l’espace.
