Arnaque : gare aux étiquettes trompeuses sur les produits de l’été

Avec l’arrivée de l’été, les consommateurs se ruent vers les supermarchés pour remplir leurs paniers de produits frais et estivaux. Cependant, cette période est aussi propice aux arnaques alimentaires, souvent dissimulées sous des étiquettes qui laissent penser que le produit est plus bon qu’il ne l’est réellement. Une pratique courante de l’industrie agroalimentaire qui est exacerbée durant la période estivale lorsque les vacanciers ont moins la tête à faire des économies et à surveiller leurs dépenses.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 19 juillet 2024 à 6h15
orange, téléphone, application, blocage, appels, scam, arnaque, internet
orange, téléphone, application, blocage, appels, scam, arnaque, internet - © Economie Matin
92%92% des ménages précaires s'inquiètent des prix de l'alimentation.

L'association de défense des consommateurs Foodwatch a une nouvelle fois dénoncé plusieurs produits dont le marketing est jugé trompeur. Elle les liste dans un article publié le 18 juillet 2024.

Arnaque : quand les ingrédients présentés sont quasiment absents

Le "Gazpacho Basilic" de Florette est mis en avant pour ses ingrédients naturels et son goût rafraîchissant. Cependant, une analyse approfondie des ingrédients révèle que ce gaspacho ne contient que 0,2% de basilic, malgré une étiquette et une appellation qui suggèrent une présence importante de cette herbe aromatique. Foodwatch dénonce cette pratique comme une tromperie flagrante, induisant les consommateurs en erreur quant à la véritable composition du produit.

Une autre arnaque mise en lumière est celle du guacamole de la marque Old El Paso, qui contient principalement de l'eau et seulement 13,6% d'avocat. Cette composition contraste fortement avec les attentes des consommateurs, qui s'attendent à un produit riche en avocat, comme le laisse supposer l'emballage montrant une purée d'avocat généreuse. En comparaison, selon Foodwatch ; d'autres marques de guacamole contiennent environ 90% d'avocat y compris chez les marques premier prix.

Quand des ingrédients dangereux se faufilent dans les produits

Présentée comme "sans sucres", l'eau Aromatisée saveur fraise de Marque Repère (E. Leclerc) trompe à son tour les consommateurs. Cette eau aromatisée contient en réalité des édulcorants tels que le sucralose et l'acésulfame-K, des additifs controversés pour leur impact sur la santé. La mention "sans sucres" peut ainsi induire les consommateurs en erreur, leur faisant croire à un produit plus sain qu'il ne l'est en réalité.

Le jus "La Vie en Mauve" d'Innocent est vendu comme bénéfique pour la peau et la santé. Mais ce jus contient 9,6 grammes de sucre pour 100 ml, soit presque autant qu'un Coca-Cola. Avec un Nutri-Score C et une note moyenne de 59/100 sur Yuka, ce produit est loin d'être aussi sain que ses allégations le laissent entendre.

Le saucisson sec "À l'Ancienne" de Monique Ranou (Intermarché) paraît être un produit traditionnel. Ce n’est pas le cas : ce saucisson contient en réalité des nitrates ajoutés, un conservateur controversé pour ses effets potentiellement cancérogènes.

De son côté, Carrefour propose une version allégée de sa mayonnaise classique, mais celle-ci contient davantage de sucre et conserve son Nutri-Score D.

Les gressins italiens de Panealba s’affichent comme un produit artisanal respectant les traditions italiennes, mais ces gressins contiennent de l'huile de palme, un ingrédient controversé pour la santé et l'environnement. Cette tromperie marketing joue sur l'image de l'authenticité pour masquer l'utilisation d'un ingrédient peu apprécié des consommateurs conscients de ses impacts négatifs.

Pourquoi ces pratiques sont des arnaques ?

Ces pratiques marketing abusives exploitent la confiance des consommateurs en utilisant des termes et des images qui ne reflètent pas la réalité des produits. Les industriels profitent souvent des périodes de forte consommation, comme l'été, pour écouler des produits dont la composition est loin d'être aussi bénéfique qu'ils le prétendent. Toutefois, cet affichage trompeur n’est pas interdit, les industriels jouant sur les limites de la loi.

Comment se protéger de ces arnaques aux étiquettes trompeuses ?

La première ligne de défense contre les arnaques alimentaires est de lire attentivement les étiquettes des produits. Vérifiez la liste des ingrédients et comparez-les avec les allégations faites sur l'emballage. Des applications comme Yuka peuvent aider à évaluer la composition des produits et à vérifier les allégations marketing. Ces outils fournissent des informations sur les additifs, les valeurs nutritionnelles et les impacts sur la santé.

Choisir des produits bruts et non transformés réduit les risques de tomber sur des arnaques. Préparer soi-même des plats comme le guacamole ou le gaspacho permet de contrôler la qualité des ingrédients. Privilégiez les marques et les producteurs locaux qui ont fait leurs preuves en termes de transparence et de qualité. Les labels de qualité et les certifications bio peuvent également être des indicateurs de confiance.

Laissez un commentaire
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Aucun commentaire à «Arnaque : gare aux étiquettes trompeuses sur les produits de l’été»

Laisser un commentaire

* Champs requis