Seniors : pourquoi vos assurances sont-elles aussi chères ?

Aujourd’hui, chaque centime compte, et les seniors se retrouvent face  à la hause de leurs primes d’assurance auto qui grimpent avec l’âge. Alors que le Salon des Seniors approche à grands pas, un éclairage sur cette tendance tarifaire révèle les dessous d’une politique de prix qui ne laisse pas indifférent.

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Par Rédaction Publié le 16 mars 2024 à 10h00
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Une question d'âge et d'expérience

Les données recueillies par Meilleurtaux Assurances à l'occasion du Salon des Seniors dévoilent une tendance préoccupante pour les conducteurs âgés : une augmentation notable des tarifs d'assurance auto avec l'âge, surtout après 75 ans. Cette situation soulève une question légitime : pourquoi les seniors, malgré des années d'expérience au volant, sont-ils confrontés à des coûts d'assurance plus élevés ?

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Si les jeunes conducteurs (18-30 ans) supportent des primes élevées de 863,53 euros en moyenne, dues à leur risque d'accident plus important lié à l'inexpérience, on observe une diminution progressive des tarifs jusqu'à la tranche des 55-65 ans. Cette baisse s'explique par l'accumulation des bonus pour conduite sans sinistre, mais ce tableau change radicalement pour les conducteurs de plus de 75 ans, avec une prime moyenne qui remonte à 505,87 euros.

Samuel Bansard de Meilleurtaux Assurances souligne que cette augmentation pour les plus de 75 ans peut s'expliquer par plusieurs facteurs. D'une part, les seniors tendent à posséder des véhicules neufs ou récents, qui coûtent plus cher à assurer du fait de leur valeur plus élevée. D'autre part, et peut-être plus significatif, l'augmentation du risque de sinistre liée au vieillissement. La détérioration naturelle des facultés visuelles et des réflexes peut affecter la conduite, entraînant ainsi une hausse des primes d'assurance.

La variable d'assurance immobilière

L'assurance habitation suit une dynamique similaire. Alors que les jeunes bénéficient de tarifs plus bas, les seniors voient leur prime d'assurance habitation augmenter, atteignant en moyenne 194,61 euros pour les plus de 75 ans. Cette hausse s'explique notamment par le fait que les seniors habitent plus souvent dans des maisons, qui représentent 57% de leur logement contre 36% pour l'ensemble des tranches d'âge. Ces habitations, généralement plus grandes, abritent un capital mobilier plus conséquent, souvent évalué à plus de 20 000 euros pour 36% d'entre eux, nécessitant ainsi une couverture d'assurance plus élevée.

Santé : des besoins croissants avec l'âge

Le constat est similaire en ce qui concerne les assurances santé. Avec l'âge, les besoins en soins médicaux tendent à augmenter, incitant les seniors à opter pour des complémentaires santé offrant des garanties plus élevées. Cela se traduit par des primes moyennes qui grimpent avec l'âge, atteignant jusqu'à 147,06 euros pour les plus de 75 ans, une somme considérable par rapport aux 38,84 euros demandés aux 18-30 ans.

Entre nécessité et équité

Cette situation pose la question de l'équilibre entre la nécessité de couvrir un risque accru et la quête d'une politique tarifaire équitable pour tous. Les assureurs, guidés par des statistiques rigoureuses, sont confrontés au défi de calibrer leurs offres pour refléter fidèlement le risque tout en restant accessibles aux seniors. Ces derniers, forts de leur expérience et souvent dotés d'un historique de conduite prudente, peuvent se sentir injustement pénalisés par ces augmentations tarifaires.

La question demeure complexe, et les solutions potentielles, telles que des réductions pour les conducteurs âgés suivant des formations de remise à niveau, ou des ajustements tarifaires basés sur des évaluations individualisées du risque, pourraient offrir un terrain d'entente.

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