Une section d’autoroute autorisée à 150 km/h va bientôt entrer en service en République tchèque. Cette première dans l’Union européenne marque un tournant dans la gestion de la vitesse sur les autoroutes, avec un objectif clair : expérimenter une meilleure fluidité sans nuire à la sécurité.
Où peut-on rouler à 150 km/h sur autoroutes en Europe ? La Tchéquie ouvre la voie
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Published on 31 août 2025 14h00
150Ce relèvement à 150 km/h place la République tchèque à contre-courant de nombreuses politiques européennes en matière de sécurité routière.
La République tchèque s’apprête à bouleverser les règles en matière de vitesse sur ses autoroutes. Sur une portion spécifique de la D3, le pays teste une nouvelle limitation à 150 km/h, une première dans l’Union européenne. En combinant innovation technologique et pilotage dynamique du trafic, cette initiative interroge sur la future politique européenne en matière de circulation routière rapide.
La D3, première autoroute européenne à 150 km/h
À partir de fin septembre 2025, les conducteurs pourront rouler légalement jusqu’à 150 km/h sur une portion bien définie de l’autoroute D3 tchèque. Il s’agit d’un tronçon de 50 kilomètres reliant les villes de České Budějovice et Tábor, dans le sud du pays. Ce dispositif constitue un projet pilote, encadré par la Direction des routes et autoroutes tchèque (ŘSD), visant à évaluer les effets d’une augmentation de la vitesse maximale sur la fluidité et la sécurité routière.
Cette décision a été annoncée après plusieurs mois d’étude technique et une coordination avec les services de sécurité routière. En cas de succès, d'autres autoroutes du réseau, notamment la D1 et la D11, pourraient suivre ce modèle, comme l’a rapporté Dagens.com le 20 août 2025.
Mais cette hausse de vitesse n’est pas inconditionnelle. Elle est strictement limitée à des situations de conditions idéales : chaussée sèche, trafic fluide, visibilité excellente. Pour garantir ce contrôle dynamique, un système de panneaux électroniques variables a été installé sur toute la section concernée.
42 panneaux pour encadrer la vitesse
La régulation du trafic est au cœur du projet. Pas moins de 42 panneaux lumineux ont été installés pour adapter en temps réel la limitation de vitesse. En fonction de la météo ou de la densité du trafic, la vitesse maximale pourra être abaissée à 130 km/h, la limite habituelle dans le pays. Ce système, selon Prague Morning (18 août 2025), est géré depuis le Centre national d'information routière, qui ajuste les consignes à distance.
Le coût de cette opération est estimé à 2,2 millions d’euros, soit environ 55 millions de couronnes tchèques, comme le précisent Brussels Signal et Dagens.com. Une dépense justifiée, selon les autorités tchèques, par l’apport de données précises sur le comportement des conducteurs et l’impact sur la sécurité.
Pour Daniela Lazarová, journaliste à Radio Prague International, « L’autoroute D3… deviendra la première en République tchèque à permettre des vitesses plus élevées. Les conducteurs pourront circuler jusqu’à 150 km/h sur un tronçon de 50 kilomètres entre České Budějovice et Tábor ». Ce choix technique montre la volonté des autorités de moderniser la gestion du trafic tout en testant les limites du modèle actuel basé sur une vitesse fixe.
Pourquoi la Tchéquie fait cavalier seul en Europe ?
Ce relèvement à 150 km/h place la République tchèque à contre-courant de nombreuses politiques européennes en matière de sécurité routière. Dans une majorité de pays de l’UE, la tendance est à la réduction des vitesses autorisées, y compris en Allemagne où certains Länder souhaitent limiter les sections d’autoroute sans restriction.
Pourtant, Prague parie sur la responsabilité des conducteurs et l’adaptation technologique. Selon Vroom.be, « La Tchéquie devient le premier pays de l’Union européenne à relever la limitation de vitesse sur autoroute à 150 km/h. » Cette stratégie, présentée comme temporaire, servira d’étude grandeur nature avant toute extension nationale.
Ce test pourrait bien influencer les décisions d’autres États européens, à condition que les résultats soient probants. En attendant, il confirme une chose : les autoroutes sont au cœur des débats sur la mobilité, la vitesse et la sécurité à l’échelle du continent.