En réponse à la hausse considérable des émissions de CO2 dans le secteur aérien ces dernières décennies, le président Emmanuel Macron annonce un plan de financement de 2,2 milliards d’euros visant à développer un « avion vert » zéro émission en France et réduire l’empreinte carbone de l’industrie aéronautique nationale.
Avion vert : le gouvernement investit plus de 2 milliards d’euros
La croissance exponentielle des émissions de CO2 dans le secteur aérien est une réalité incontestable. Entre 1990 et 2019, les émissions de carbone du transport aérien ont augmenté de 85% selon l'Agence de l'environnement (ADEME), atteignant 24,2 millions de tonnes de CO2 en 2019, soit l’équivalent de 5,3% des émissions globales françaises. Ce chiffre représente une multiplication par 2,2 en l'espace de 30 ans. À l'échelle mondiale, le transport aérien représente 2,9% des émissions de CO2. Devant ces chiffres alarmants, le secteur aérien doit prendre le taureau par les cornes et mettre au point les technologies qui lui permettront de réduire son empreinte carbone, en particulier l'« avion vert ».
Le plan du gouvernement pour un avion vert
Lors de sa visite chez le motoriste Safran à Villaroche, en Seine-et-Marne, Emmanuel Macron a dévoilé un ambitieux plan de financement de 2,2 milliards d'euros. L'objectif de ce plan est de développer un avion ultra sobre, c'est-à-dire un avion zéro émission. Le gouvernement prévoit ainsi de tripler son effort financier sur la période 2024-2030, allouant chaque année 300 millions d'euros pour favoriser la conception de moteurs et de designs d'avions plus économes en carburant. Parallèlement à ces efforts, l'État investira 200 millions d'euros dans le développement de biocarburants aériens en France.
Investissement dans les biocarburants et les startups aéronautiques
Une usine de carburants aériens durables va notamment être implantée à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui devrait créer 700 emplois directs d'ici 2027. De plus, une enveloppe de 50 millions d'euros sera allouée aux startups travaillant sur des projets de petits avions de tourisme hybrides, électriques ou à hydrogène. Airbus a récemment prédit que la flotte mondiale d'avions allait doubler pour atteindre 46.000 appareils à l'horizon 2042 : bon nombre d'entre eux devront se montrer beaucoup plus économes en termes de consommation de kérosène si le secteur aérien veut attendre la neutralité carbone d'ici 2050.