Arnaque : les banques se gavent avec les découverts

Les banques françaises sont à nouveau au cœur d’une polémique. Malgré une année marquée par des engagements de modération tarifaire, de récentes découvertes montrent des pratiques tarifaires surprenantes. Les plus petits découverts, souvent sous la barre des 400 euros, sont désormais la cible de certains établissements.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 13 octobre 2023 à 15h30
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400 EUROS40 banques sur les 86 étudiées imposent maintenant des « minima forfaitaires d'intérêts débiteurs » sur les découverts de moins de 400 euros.

Des banques imposent des minima forfaitaires d'intérêts débiteurs

Face à l'inflation croissante, de nombreux ménages sont parfois confrontés à des découverts bancaires. Pourtant, selon le dernier rapport de l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB), au lieu de soutenir ces ménages, 40 banques sur les 86 étudiées imposent maintenant des « minima forfaitaires d'intérêts débiteurs » sur les découverts de moins de 400 euros. En clair, pour un client en découvert de seulement 1 euro, plutôt que de lui facturer les agios correspondants, certains établissements préfèrent imposer un forfait minimal. Ces forfaits, d'après le rapport, varient de 1,50 euro à La Banque Postale à 13 euros à la Banque populaire Bourgogne-Franche-Comté.

Cette pratique est jugée « aberrante » par Antoine Autier de l'UFC-Que Choisir sur Les Échos. Selon lui, un consommateur avec un découvert de 402 euros pourrait se retrouver à payer moins d'agios que le forfait plancher d'un découvert d'1 euro. De plus, ce type de facturation, bien que non nouveau, s'est largement propagé, touchant presque 47% des banques étudiées. Même ceux qui bénéficient d'offres groupées de services ne sont pas épargnés. Ces frais pour de simples découverts ponctuels ajoutent une pression supplémentaire sur le portefeuille des consommateurs.

D'autres pratiques mises en lumières

La Fédération bancaire française, quant à elle, renvoie la balle aux établissements, arguant que «la politique tarifaire relève d'une décision propre à chaque établissement». Toutefois, cette approche ne convainc guère. D'autres pratiques ont également été mises en lumière, notamment la facturation pour la mise en place ou la gestion d'une autorisation de découvert, indépendamment de son utilisation par le client. À ce titre, il est bon de rappeler que le découvert bancaire n'est pas automatique et nécessite une autorisation de la banque. Si elle est ponctuelle ou à durée indéterminée, elle ne doit pas excéder trois mois.

Les agios, autrement appelés intérêts débiteurs, viennent rémunérer les banques chaque fois qu'un client utilise son découvert autorisé. Pourtant, même en restant dans cette limite, certains établissements imposent un montant forfaitaire, quel que soit le montant ou la durée du découvert. Si un client dépasse son découvert autorisé, les agios sont majorés. Ces pratiques, bien qu'encadrées par des taux d'usure, semblent montrer que les banques ne sont pas toujours du côté de leurs clients, même lors des moments les plus délicats.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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