Boeing pourrait se retrouver sous le coup de nouvelles poursuites judiciaires pour avoir enfreint un accord passé avec le ministère américain de la Justice. Cet accord, conclu suite aux crashs mortels de deux de ses avions 737 MAX en 2018 et 2019, devait lui permettre d’éviter des accusations de fraude. Toutefois, de récentes investigations révèlent des manquements dans les engagements pris par l’entreprise, posant la question d’une éventuelle action pénale par les autorités.
Boeing risque une reprise des poursuites après violation d’un accord
Boeing : le ministère américain de la Justice décidera le 7 juillet 2024 si l’avionneur sera ou non poursuivi
L'accord de 2,5 milliards de dollars signé en janvier 2021 par Boeing comportait des engagements précis pour éviter la poursuite pour fraude, liée à la dissimulation d'informations lors de la certification du 737 MAX. Ces deux catastrophes aériennes avaient coûté la vie à 346 personnes, et les enquêtes ultérieures avaient mis en lumière un manque de transparence de Boeing sur les systèmes de contrôle de vol de l'appareil. Toutefois, selon Glenn Leon, de la division fraude du ministère américain de la Justice, Boeing n'aurait pas respecté les termes de l'accord, notamment en omettant de mettre en place un programme robuste pour détecter et prévenir les infractions aux lois anti-fraude.
En réaction, Boeing a nié les allégations, affirmant respecter les termes de l'accord et s'être engagé dans une collaboration transparente avec les autorités. La société doit répondre officiellement aux accusations d'ici le 13 juin 2024, tandis que le ministère de la Justice étudie les options disponibles, y compris la reprise des poursuites judiciaires, avec une décision attendue pour le 7 juillet 2024.
Sécurité des avions : la pression monte sur Boeing
Cette situation survient dans un contexte déjà difficile pour Boeing, qui fait face à de multiples problèmes de production et des questions sur la fiabilité de ses appareils. Le cas de la porte-bouchon perdue par un 737 MAX d'Alaska Airlines le 5 janvier 2024 a notamment soulevé des inquiétudes sur la qualité de fabrication. Ces incidents ont provoqué des révisions en interne chez Boeing et attiré l'attention sur les pratiques de sécurité de l'entreprise.
Des familles de victimes des crashs, représentées par l'avocat Paul Cassell, voient dans l'annonce du ministère une étape importante, mais insistent sur la nécessité de mesures plus significatives pour responsabiliser pleinement Boeing. La tension reste palpable, alors que Boeing et les autorités continuent de naviguer dans les turbulences juridiques et réglementaires, avec des enjeux élevés pour la sécurité des passagers et l'avenir de l'un des plus grands constructeurs aéronautiques mondiaux.