Le Premier ministre Sébastien Lecornu a détaillé les premières orientations du Budget 2026, marqué par un objectif de réduction du déficit, l’exclusion d’un retour de l’ISF et le rejet de la taxe Zucman. Entre économies et hausses ciblées de dépenses, il promet un compromis budgétaire sans hausse globale de la fiscalité, mais sous la contrainte d’une dette publique record.
Budget 2026 : clap de fin pour la taxe Zucman et l’ISF ?

Le 26 septembre 2025, Sébastien Lecornu a dévoilé dans un entretien au Parisien sa stratégie pour le Budget 2026. Dans un contexte de dette publique à 115,6 % du PIB, le Premier ministre affirme vouloir ramener le déficit à 4,7 % en 2026, tout en visant les 3 % à l’horizon 2029. Ses annonces excluent toutefois un retour de l’ISF et la création d’une taxe Zucman, malgré la pression de la gauche.
Le Budget 2026 face à la dette et au déficit
Le chef du gouvernement insiste sur la gravité de la situation. Selon Le Monde, la dette publique atteignait 3 416,3 milliards d’euros, soit 115,6 % du PIB au 30 juin 2025. Cette envolée oblige l’exécutif à serrer la vis. « Je présenterai un projet robuste aux alentours de 4,7 % (de déficit) », a déclaré Sébastien Lecornu selon BFMTV le 26 septembre 2025. Le Premier ministre promet aussi d’atteindre le seuil de 3 % en 2029, malgré la difficulté d’une telle trajectoire.
Pour y parvenir, Sébastien Lecornu mise sur une discipline accrue. Public Sénat rapporte que 6 milliards d’euros d’économies sont prévus sur l’État et son fonctionnement. Mais le gouvernement ne renonce pas pour autant à des hausses ciblées de dépenses : +6 milliards pour les retraites et +5 milliards pour la santé par rapport à 2025.
ISF, taxe Zucman et justice fiscale : Lecornu dans la lignée du macronisme
Le Budget 2026 s’écrit aussi dans le feu d’un débat politique sur la taxation des plus fortunés. De nombreux responsables de gauche réclamaient le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ou l’instauration d’une taxe Zucman sur les ultra-riches. Le Parti socialiste a même chiffré sa proposition : une taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, inspirée de l’économiste Gabriel Zucman, détaille Le Monde.
Mais le chef du gouvernement a tranché. « Je n’envisage pas le retour de l’ISF et je ne crois pas que la taxe Zucman soit la bonne réponse », a affirmé Sébastien Lecornu au Parisien le 26 septembre 2025. La ligne est claire : aucune nouvelle taxation directe de la richesse n’apparaîtra dans le projet de loi de finances. Pourtant, le Premier ministre ne nie pas le besoin de réforme. « La répartition de la charge au sein des impôts actuels doit-elle évoluer ? De toute évidence, oui », a-t-il déclaré à TF1 INFO. Il ajoute : « Il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous demandent plus de justice fiscale ».
Cette approche vise à déplacer le curseur au sein des impôts existants. Le Premier ministre précise : « Je ne veux pas que le niveau global des impôts augmente… certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront ». Le gouvernement promet donc de jouer sur les équilibres internes du système, sans accroître la charge totale. Mais ce refus de toucher aux grandes fortunes, souligne Euronews, a provoqué la colère de la gauche, qui dénonce un budget de renoncement.
Un exercice d’équilibre politique et social
Le Budget 2026 s’annonce comme un test politique majeur. Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, le Premier ministre devra trouver des compromis. Public Sénat rappelle que l’arbitrage final reviendra au Parlement. Les oppositions brandissent déjà la menace d’une motion de censure comme Marine Tondelier, dirigeante écologiste, qui a estimé sur BFMTV que « Sébastien Lecornu fait le choix d’être censuré ».
Sur le plan social, le gouvernement reste inflexible sur la réforme des retraites de 2023. « Cela ne réglerait aucun des problèmes », a martelé Lecornu selon Le Monde, en réponse aux demandes de suspension émanant de la gauche. Il choisit donc la continuité du macronisme, malgré un climat de contestation. Dans le même temps, le Premier ministre renonce à certaines mesures impopulaires héritées de son prédécesseur, comme la suppression de deux jours fériés envisagée par François Bayrou.
