Alors que le gouvernement finalise le projet de loi de finances pour 2026, une mesure retient l’attention : l’instauration d’une taxe spécifique sur les liquides de vapotage. Dans l’attente d’une directive européenne, l’exécutif prépare une fiscalité qui pourrait transformer le marché de l’e-cigarette.
Budget 2026 : Le prix des liquides de vapotage va exploser

Présenté le 14 octobre 2025, le projet de budget 2026 introduit une taxe inédite sur les produits du vapotage, un secteur jusqu’ici épargné par la fiscalité traditionnelle du tabac. Cette taxe varierait entre 0,30 et 0,50 euro par flacon de 10 millilitres, selon la teneur en nicotine. L’objectif affiché par le ministère des Finances : aligner la fiscalité du vapotage sur celle des produits du tabac tout en anticipant la future harmonisation européenne.
Vapotage : Une taxe progressive sur les e-liquides, inspirée du tabac
Le gouvernement propose une taxe différenciée selon la concentration de nicotine des liquides. D’après le détail fourni par Le Figaro, les flacons contenant moins de 15 mg/ml seraient taxés 0,30 euro, tandis que ceux dépassant ce seuil supporteraient 0,50 euro. Concrètement, un utilisateur consommant 60 ml de liquide par mois verrait sa dépense augmenter d’environ 1,80 à 3 euros mensuels, selon la catégorie.
Le ministère de l’Économie justifie cette mesure par un principe d’équité : « Les produits du vapotage doivent contribuer, à leur juste part, au financement des politiques de santé publique », indique une source gouvernementale citée par Le Figaro. Le texte classe désormais les liquides de vapotage dans la catégorie des « produits à fumer », selon un nouvel article L.314-4 du Code général des impôts, mentionné par Vaping Post.
Cette assimilation vise à créer un cadre fiscal cohérent tout en préparant une future harmonisation européenne. La Commission européenne prévoit en effet une directive fixant un barème commun entre 1,20 et 3,60 euros par flacon de 10 ml dès 2028, selon BFM TV.
Une fiscalité en attente d’une directive européenne
En attendant cette directive, Paris opte pour une « mesure transitoire ». Selon BFM TV, l’application de la taxe interviendrait au second semestre 2026, sous réserve d’adoption parlementaire.
La France anticipe ainsi le futur cadre communautaire, tout en évitant un déséquilibre de marché avec ses voisins. En Italie, par exemple, les liquides nicotinés sont déjà taxés à hauteur de 0,13 euro/ml, soit près de trois fois plus que le barème français projeté.
De plus, la vente en ligne des produits du vapotage serait encadrée, voire interdite, afin de renforcer la traçabilité et la perception de l’impôt. Les boutiques spécialisées devront, quant à elles, obtenir un agrément fiscal spécifique pour poursuivre leur activité.
Lutte contre le vapotage : un enjeu sanitaire majeur
L’exécutif estime que cette taxe pourrait rapporter entre 150 et 200 millions d’euros par an, selon les projections relayées par Le Vapoteur Discount, tout en demeurant modérée par rapport au tabac. Pour les acteurs du secteur, cette évolution suscite l’inquiétude : une hausse du prix des flacons risquerait de détourner les utilisateurs vers des circuits non réglementés ou vers le tabac traditionnel.
Les défenseurs de la mesure rétorquent que la fiscalité française reste inférieure à celle proposée initialement. En septembre 2025 une taxe comprise entre 3 et 5 centimes par millilitre avait été évoquée. La France, qui a interdit les puffs jetables depuis février 2025, entend ainsi afficher une cohérence globale dans sa politique de réduction du tabagisme.
