Salaire : Carlos Tavares défie le gouvernement, « faites une loi »

Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, a vivement réagi aux critiques concernant sa rémunération potentielle pour 2023, qui pourrait atteindre 36,5 millions d’euros. Cette somme, en hausse de 56% par rapport à l’année précédente, suscite une nouvelle fois le débat sur les salaires exorbitants des grands dirigeants d’entreprises.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 16 avril 2024 à 8h11
Carlos Tavares
36,5 millions d'eurosCarlos Tavares défend sa rémunération envisagée de 36,5 millions d'euros au titre de 2023.

Carlos Tavares : un salaire justifié par la performance ?

Alors que la polémique enfle sur le salaire envisagé de Carlos Tavares, le patron de Stellantis s’est défendu au micro de France Bleu. « Si vous estimez que ce n'est pas acceptable, faites une loi, modifiez la loi et je la respecterai », a-t-il lancé le 16 avril 2024 au micro de France Bleu Lorraine Nord.

Carlos Tavares a défendu sa rémunération en la comparant à celle d'un sportif de haut niveau, insistant sur le fait que 90% de celle-ci est directement liée aux résultats de l'entreprise. « Si vous avez la performance de mes concurrents, le salaire aurait été beaucoup plus faible », argue-t-il, soulignant que les bénéfices de Stellantis justifient son salaire.

Des réactions mitigées face à une rémunération controversée

Cependant, cette affirmation est contrastée par les réactions négatives qui émergent, notamment de la part de l'agence américaine Glass Lewis et d'autres agences de conseil en investissement qui recommandent de voter contre cette rémunération lors de l'Assemblée générale, pointant du doigt une augmentation des primes non justifiée, en particulier dans un contexte de licenciements.

Le montant de la rémunération de Carlos Tavares, qui est sept fois plus élevé que celui du patron de Renault et trois fois celui du dirigeant de TotalEnergies, continue de faire grincer des dents. L'opinion publique, ainsi que certains investisseurs, jugent ces chiffres excessifs, en particulier face aux plans de licenciement actuels chez Stellantis. La polémique est d'autant plus accentuée que le président de la République, Emmanuel Macron, avait déjà qualifié ces niveaux de rémunération de choquants en 2022. À l'approche de l'Assemblée générale, les débats s'intensifient et les résultats du vote sont très attendus, reflétant une tension croissante entre la haute direction et les attentes des parties prenantes, incluant les actionnaires et les salariés, qui ont aussi vu leur part dans les bénéfices augmenter.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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1 commentaire on «Salaire : Carlos Tavares défie le gouvernement, « faites une loi »»

  • Les déclarations de M. Tavares sont, comme le niveau de son salaire, choquantes et indécentes. C’est honteux ! Pourquoi une loi ? Il n’a pas assez de jugeote pour comprendre tout seul sans y être obligé que dans le contexte économique général actuel et le contexte particulier de son entreprise que c’est sur la douleur ses salariés qu’il pèse ? Les champignons poussent effectivement sur le fumier ou l’humus, mais il y a de très bons et de très mauvais champignons. Dans quelle catégorie se place-t-il en termes d’éthique et de morale ?

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