Une centrale nucléaire sur la Lune ? « Chiche ! », disent Chine et Russie

La guerre des étoiles est de retour ! Après la NASA, c’est au tour de la Russie et de la Chine de se lancer dans un projet de centrale nucléaire… sur la Lune ! Loin d’être une boutade, le président de l’agence spatiale russe Roscosmos, Iouri Borissov, a fait l’annonce de ce projet à l’occasion du festival de la jeunesse en Russie qui s’est tenu du 1er au 8 mars 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 15 mars 2024 à 17h00
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La Chine et la Russie veulent s'installer sur la Lune

L'annonce faite par Iouri Borissov, à la tête de l'agence spatiale russe Roscosmos, lors du festival mondial de la jeunesse en Russie, n'est pas passée inaperçue : « Aujourd'hui, nous envisageons sérieusement la livraison et l'installation d'une centrale sur la surface lunaire avec nos collègues chinois, pour l’horizon 2033-2035 ». En collaboration avec l'Administration spatiale nationale chinoise (CNSA), ce projet vise à alimenter une future station lunaire sino-russe, défiant ainsi le programme Artemis de la NASA (rejoint par la France), et son projet de centrale nucléaire, annoncé en 2022.

C'est donc bien du sérieux. Ce projet de centrale nucléaire vise à fournir une source d'énergie stable et puissante pour les futures colonies lunaires, un premier projet de station internationale lunaire (ILRS) ayant été signé entre la Russie et la Chine en 2021. L'objectif de cette dernière ? Effectuer des recherches scientifiques sur la Lune. Sa construction débutera en 2026, et elle devrait prendre fin en 2035, si tout se passe comme prévu. Comme l'a souligné Iouri Borrisov, les panneaux solaires ne sont pas une option, puisque leur production serait limitée par les cycles d'illumination de la Lune par le Soleil. Au contraire, le nucléaire apparaît comme étant la meilleure solution pour assurer une production d'énergie dense et continue pour la station lunaire.

Un vaisseau spatial nucléaire 

La réalisation de ce projet monumental nécessitera de surmonter d'importants défis techniques, notamment en matière de refroidissement du réacteur nucléaire. La collaboration internationale jouera un rôle crucial. L'Afrique du Sud a déjà rejoint le projet sino-russe de station spatiale lunaire. D'autres pays, tels que le Venezuela, l'Azerbaïdjan, le Pakistan et la Biélorussie, ont fait part de leur souhait d'y participer.

En plus de cette station spatiale, qui devrait être alimentée par une centrale nucléaire, la Russie projette de créer un vaisseau spatial à propulsion nucléaire. « Nous travaillons sur un remorqueur spatial. Cette énorme structure serait capable, grâce à un réacteur nucléaire et à des turbines de grande puissance, de transporter de grandes cargaisons d'une orbite à l'autre, de collecter des débris spatiaux et d’être utilisée dans de nombreuses autres situations », a ainsi précisé le directeur de l'agence spatiale russe, Iouri Borissov.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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