En 2024, la Chine a pulvérisé un record mondial dans les énergies renouvelables. Derrière cette avancée, des investissements massifs et des ambitions affichées, mais aussi quelques contradictions.
Renouvelables : la Chine championne du monde toutes catégories

La Chine a installé davantage de capacités solaires et éoliennes que le reste du monde réuni en 2024 !
Chine : une dynamique d’investissement dans le renouvelable sans précédent
Avec l’installation de 277 gigawatts (GW) en solaire et 80 GW en éolien en 2024, la Chine bat un record mondial. Le pays a déjà dépassé de 15 % l’objectif de 1 200 GW fixé pour 2030 par Xi Jinping en 2020. Ce résultat reflète une stratégie volontariste soutenue par des investissements colossaux : 50 milliards de dollars ont été injectés entre 2011 et 2022 pour développer ces infrastructures. Personne n'est à ce niveau.
Cette croissance spectaculaire s’appuie également sur le rôle moteur de l’énergie solaire, qui représente à elle seule une augmentation de 28 % par rapport à 2023. Selon l’Administration nationale de l’énergie (NEA), ces performances font de la Chine le leader incontesté de la transition énergétique mondiale.
Malgré son rôle de locomotive dans les énergies renouvelables, la Chine reste fortement tributaire du charbon. En 2024, le pays a réduit de 83 % les autorisations pour la construction de nouvelles centrales à charbon, mais ce combustible représente encore plus d’un tiers de la production mondiale. Cette dépendance structurelle est liée à la nécessité de maintenir une croissance économique stable, avec un taux de 5 % en 2024.
Une neutralité carbone en 2060, possible ?
La stratégie énergétique chinoise ne se limite pas aux infrastructures. Avec près de 17 millions de véhicules électriques vendus en 2024, soit près des deux tiers des ventes mondiales, la Chine affirme son leadership. Le constructeur BYD, à lui seul, représente plus d’un tiers des ventes mondiales avec 4 millions de véhicules écoulés.
L’objectif de neutralité carbone fixé pour 2060 semble aujourd’hui atteignable, selon les autorités chinoises. Avec des émissions en recul pour la première fois depuis la pandémie de Covid-19 et des progrès rapides dans les énergies décarbonées, la Chine donne des signaux encourageants, mais rien n'est encore acquis.