Cour des comptes : elle épingle ces aides aux artistes

La Cour des comptes s’interroge sur la pertinence des aides financières allouées à des artistes déjà établis. Alors que ces subventions sont censées soutenir la diversité musicale et les nouveaux talents, pourquoi des figures emblématiques de la musique en bénéficient-elles également ?

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Par Nicolas Egon Publié le 4 août 2023 à 16h00
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218 MILLIONS €En 2023, le budget de La Cour des comptes s'élève à 218 millions d'euros

Des subventions pour les artistes confirmés : une contradiction ?

Les aides à la création, dans l'idée générale, devraient être destinées aux jeunes artistes en herbe. Cependant, un rapport récent de la Cour des comptes révèle que la majeure partie de ces subventions, se chiffrant en centaines de milliers d'euros, est accordée à des artistes déjà bien établis. Pour l'illustrer, en 2021, Florent Pagny, avec plus de 35 ans de carrière, a reçu 271.000 euros. Bernard Lavilliers, fort de près de 60 ans de carrière, a touché 120.000 euros. Même des artistes comme Benjamin Biolay et Juliette Armanet, dont la renommée est indiscutable, ont reçu respectivement 119.000 et 154.000 euros.

Il est surprenant de constater que même Johnny Hallyday, décédé en 2017, a vu les comptes de sa maison de disques bénéficier d'une aide de 333.890 euros entre 2019 et 2022. Bien que ces allocations soient légales, la Cour des comptes s'interroge sur leur pertinence, notamment lorsque ces aides sont octroyées à des artistes dont « l'équilibre économique ne paraît pas nécessiter de soutien particulier ».

La redevance copie privée : une manne financière importante qu'épingle la Cour des comptes

Chaque achat de smartphone entraîne une taxe de 14 euros pour le droit de copie musicale. Cette redevance s'applique également à d'autres produits susceptibles de contenir de la musique, tels que les disques durs externes, les clés USB, les baladeurs MP3, et même les téléviseurs avec mémoire. En 2022, cette redevance a généré plus de 300 millions d'euros, dont près de 170 millions étaient destinés à l'industrie musicale. Cette somme colossale est ensuite répartie entre les ayants droit, notamment les artistes, les producteurs et les maisons de disques.

La Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), qui représente les grands éditeurs, et la Société civile des producteurs de phonogrammes de France (SPPF), pour les labels indépendants, sont en première ligne. Ces sociétés défendent leur système d'attribution, arguant que même les artistes confirmés prennent des risques. La SPPF, par exemple, affirme que 90% des aides sont destinées à des « nouveaux talents ». La Cour des comptes recommande une révision de la répartition de ces aides pour se recentrer sur l'objectif initial : soutenir la diversité musicale et les nouveaux talents. La question demeure : comment équilibrer le soutien entre artistes émergents et confirmés ?

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1 commentaire on «Cour des comptes : elle épingle ces aides aux artistes»

  • subventionner ….à supprimer d’ urgence l’ argent public la culture est business privilège .Bruno Le maire cherche des économies .elle sont trouvé ..beaucoup ont contribué à la société ..les gens modeste se serre la ceinture tout jours ..

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