Culture : des livres ornés à l’arsenic à la BnF !

Ce jeudi 25 avril 2024, la Bibliothèque nationale de France (BnF) vient de placer plusieurs livres anciens en quarantaine après avoir détecté des traces d’arsenic sur les couvertures.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 25 avril 2024 à 17h30
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De l'arsenic retrouvé sur des livres de la Bnf

La Bibliothèque nationale de France (BnF) a découvert que quatre de ses livres anciens contenaient de l'arsenic : Les Ballades Irlandaises d'Edward Hayes (1855), Les Explorations de Henry Stanley (1856), une collection Poésie Roumaine (1860), et l'Annuaire de la Société Royale d’Horticulture Britannique (1862-1863), et a donc décidé de les placer en quarantaine.

La découverte a été faite grâce à une analyse de routine des couvertures, conduite par un laboratoire externe spécialisé dans la conservation du patrimoine écrit. Face à cette découverte, la BnF a pris des mesures immédiates pour limiter tout risque sanitaire. Outre la mise en quarantaine des ouvrages concernés, des procédures de manipulation sécurisée ont été instaurées pour le personnel. La BnF envisage également d'étendre ses recherches à d'autres collections. 

Des recherches menées à l'échelle internationale

L'utilisation de l'arsenic dans les teintures des livres n'était pas rare dans les pays anglophones et en Allemagne. L'arsenic était en effet utilisé dans la production de pigments verts durant les XVIIIe et XIXe siècles, plus connus sous les noms de vert de Scheele, vert de Paris, ou encore vert de Schweinfurt. « L'arsenic était prisé pour sa capacité à produire des verts vibrants qui ne se délavaient pas avec le temps », explique un expert en conservation de la BnF. Selon les estimations, entre 5 à 7% des livres exposés dans les bibliothèques publiques pourraient être concernés.

Cette substance présente des risques graves pour la santé, puisqu'une exposition prolongée à l'arsenic peut favoriser l'apparition de cancers et d'autres maladies graves. Cela a poussé la communauté internationale des bibliothécaires, des conservateurs, des chimistes et des historiens à lancer le Poison Book Project. Depuis son lancement, plusieurs milliers de livres ont été analysés à travers le monde. Les résultats ont été révélateurs : environ 5% des livres testés contenaient des substances toxiques, notamment de l'arsenic et du mercure, et ces dernières étaient localisées dans les teintes vertes des couvertures, mais aussi parfois dans les encres utilisées pour l’impression des textes.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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