Comment la Députée Le Meur va achever l’immobilier en France ?

En août 2024, Annaïg Le Meur a lancé une offensive législative qui pourrait bien être le coup de grâce pour le marché immobilier français. Sa proposition de loi sur le projet de loi de finances rectificatif pour 2025 entend transformer en profondeur la fiscalité de la location meublée, menaçant ainsi d’anéantir un secteur déjà fragilisé.

Roy Masliah
Par Roy Masliah Publié le 11 septembre 2024 à 5h00
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location-fiscalite-emploi-Airb'n'b-20240505 - © Economie Matin
3%la rentabilité moyenne des biens meublés tourne autour de 3% pour la location

Le projet d'Annaïg Le Meur est clair : aligner la fiscalité des locations meublées avec celle des locations nues. En d'autres termes, elle veut réduire au silence les régimes fiscaux avantageux qui ont permis à la location meublée de prospérer, au bénéfice des investisseurs et des locataires. Actuellement, la rentabilité moyenne des biens meublés tourne autour de 3%, tandis que celle des biens loués nus stagne à environ 1,5%. Cette différence est cruciale pour attirer les investisseurs dans un marché où la rentabilité globale est déjà faible.

Le tableau que la Députée a présenté est inquiétant. En supprimant les avantages fiscaux pour les locations meublées, elle prétend redistribuer la fiscalité, mais en réalité, elle met en péril l'ensemble du marché immobilier. Une telle réforme pourrait plonger des milliers de propriétaires et d'investisseurs dans la tourmente financière, et affaiblir le secteur de la construction, qui est déjà à l'arrêt en France. Ce sont des centaines de milliers d'emplois qui sont en jeu.

Pire encore, Gabriel Attal a apporté son soutien à cette proposition. En défendant l'idée que le LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) est une "niche fiscale" à réduire, il se trompe lourdement. Le LMNP n’est pas une échappatoire fiscale, c'est un régime qui répond à un besoin réel et essentiel dans notre économie locative. En rabotant ce régime, c’est tout un équilibre économique que l’on met en péril.

Le marché immobilier, déjà en souffrance, n'a pas besoin de cette nouvelle épée de Damoclès. Les propositions d’Annaïg Le Meur sont non seulement dévastatrices, mais elles témoignent d'une incompréhension totale des enjeux du secteur immobilier. Si cette loi passe, nous ne parlerons plus de crise, mais de déclin systémique. Les investisseurs fuiront, les projets immobiliers seront gelés, et l'impact sur l'emploi sera catastrophique.

Le pire, c'est que cette réforme ignore une vérité fondamentale : la rentabilité des placements sans risque, comme les liquidités, est aujourd'hui autour de 3%. Pour que l'immobilier reste compétitif, il doit offrir une rentabilité au moins similaire. C'est à peu près le cas pour les locations meublées, mais absolument pas pour les locations nues. Si l'on veut rendre l'immobilier attractif et proposer une réforme qui soutienne véritablement le secteur, il serait plus pertinent d'aligner la fiscalité des locations nues sur celle des meublées, plutôt que l'inverse.

En conclusion, loin d’être une simple révision fiscale, la proposition d’Annaïg Le Meur pourrait bien signer la fin du marché immobilier tel que nous le connaissons. Nous devons nous opposer fermement à cette réforme qui menace de faire plus de mal que de bien.

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Roy Masliah

Fondateur de decla.fr

4 commentaires on «Comment la Députée Le Meur va achever l’immobilier en France ?»

  • 50% d’exonération pour les meublés c’est énorme
    75%pour les meubles touristiques c est pire il faut retourner à l école concernant le 1,5 et3 %de rentabilité
    Je paie 1870 euros de loyer à Paris pour 60 mètres carrés l’explosion du montant des loyers fait que l on ne peut plus déménager ou se loger les revenus ne suivent pas si c etait si peut intéressant en meublé il y en aurait moins

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  • Les prix n’ont qu’à baisser, la rentabilité s’en verra immédiatement redresser.
    Hélas pour les agioteurs, ils prendront leur perte en capital.

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  • Si on regarde le taux moyen des placements et le gain en location en calculant aussi les non paiement et les risques de squat franchement hormis pour les marchands de sommeil ce n’est pas mirobolant.

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  • Encore un politique qui ne doit pas avoir connaissance des problèmes de logement en Bretagne notamment puisqu’elle représente les électeurs de la 1ère circonscription du Finistère ! Appauvrir les uns, n’apportera pas le bonheur aux
    autres.

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