Dette : alerte rouge à Bercy, Bruno Le Maire inquiet

Cette semaine, pour le JT du Grenier, je voulais revenir sur les dernières déclarations des nos ministres préposés à la gestion de l’argent de notre pays. Il s’agit de Thomas Cazenave le ministres des comptes publics, et de Bruno Le Maire notre ministre de l’économie et des finances, qui entre deux ouvrages de petites vertus, vient de se rendre compte que les intérêts de la dette, menacent notre équilibre budgétaire.

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Par Charles Sannat Publié le 20 novembre 2023 à 10h30
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3013,4 MILLIARDS €La dette publique française a atteint 3 013,4 milliards d'euros le 31 mars 2023

Avant de revenir sur les déclarations de Le Maire, parlons de celle de Blanchard, l’ex économiste en chef du FMI, qui comme il est « ex » peut dire ce qu’il devait taire.

Il s’inquiète spécifiquement pour l’Union Européenne. Voici ce qu’il a déclaré.

» Ce qu’il faut en effet éviter à tout prix, c’est l’explosion de la dette, qui se produirait si les déficits primaires ne disparaissaient pas. Ainsi, en regroupant les arguments précédents, le bon plan est un plan crédible de réduction régulière du déficit primaire, mais en acceptant le fait que le taux d’endettement augmentera pendant un certain temps et se stabilisera à un niveau plus élevé.

S’agissant de l’Union européenne et du débat actuel sur la manière de réformer les règles budgétaires, cet argument implique que, même si les règles doivent garantir la viabilité de la dette, toute exigence supplémentaire selon laquelle le taux d’endettement diminue réellement sur un horizon limité est probablement irréalisable dans un certain nombre de pays. des pays. Si une telle règle est introduite, elle sera soit violée, au détriment de la crédibilité des nouvelles règles, soit elle entraînera des conséquences économiques et politiques catastrophiques, sans parler d’une probable réduction des investissements verts publics indispensables. »

Voyez, ce ne sont pas des perspectives folichonnes.

Revenons à Bruno.

Il propose quelques réformettes, à commencer, comme en Grèce par la vente de l’immobilier de l’Etat, ce qui est la pointe du pied pour parler pudiquement de la vente des bijoux de famille et de nos actifs les plus précieux.

Voici pour le détail :

Réforme de l’immobilier de l’Etat. « Nous voulons réduire de 25 % les surfaces occupées par l’Administration. (ratio des surfaces par agent public est de 24m², très supérieur à celui du privé. Nous souhaitons le ramener à 16m² via des cessions ­immobilières). »

Réforme de l’emploi des Seniors. « Je souhaite que les syndicats et le patronat puissent s’entendre, pour mettre fin à des dispositifs d’indemnisation du chômage qui nourrissent les départs anticipés voire les licenciements et contribuent au chômage des seniors. »

Charge de la dette ! « Regardez combien pèse la charge de la dette dans notre budget : plus de 40 milliards d’euros cette année. Et plus de 74 milliards en 2027 ! Cet argent pourrait être infiniment mieux utilisé pour nos services publics, la sécurité, la transition ­écologique »

Les chômeurs sont pauvres. « L’anxiété de nos concitoyens est compréhensible. Relever le taux d’emploi de 73 à 80 %. Car c’est le chômage qui crée la pauvreté : 34 % des chômeurs sont pauvres. Il faut redevenir une nation de production. Nous avons trop prêté attention à la consommation et pas assez à la production. Il faut miser sur des secteurs essentiels : l’intelligence artificielle, l’hydrogène vert, les éoliennes… Un moteur économique fort garantit la croissance, qui crée des emplois. C’est le modèle que je vise pour la France »

Habitant dans un petit bled paumé de la Normandie, je peux vous dire que l’immobilier décrépi de l’Etat est aussi décati que nos services publics à la dérive et n’intéresse personne tant les travaux de remise aux normes de ces vieux bâtiments sont dantesques.

Il propose aussi de faire travailler plus ceux qui travaillent déjà à savoir les séniors.

Bref, aucune annonce véritablement utile.

La seule chose importante à retenir, c’est qu’en haut lieu, ils vont commencer à nous préparer à des coupes budgétaires violentes.

« La grécification » de la France reprend donc.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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1 commentaire on «Dette : alerte rouge à Bercy, Bruno Le Maire inquiet»

  • l’opinion publique n’est pas prête. Il faut un effort pédagogique énorme pour la convaincre que le manne étatique va diminuer. Cela ne va pas se faire avec un discours au JT à 20h00. Il faut un choc réel, genre on doit vendre la Tour Eiffel et le Louvre, et ensuite une autre équipe. Ce n’est pas le manager qui a donné plein de sous qui sera légitime à les reprendre, c’est une autre équipe. Mais celle-ci veut s’accrocher. Bref, au-delà des paroles, il faut à la France un choc et des élections pour que ca change

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