La dette mondiale atteint un nouveau record et frôle les 350.000 milliards

À la fin du troisième trimestre 2025, la dette mondiale atteint un niveau inédit qui ravive les inquiétudes sur la stabilité financière. Cette envolée de la dette, soulignée par l’IIF, interroge sur la capacité des États et des entreprises à faire face à un mur de refinancement attendu en 2026.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 11 décembre 2025 6h09
Censure : Moody’s menace déjà la note de la dette française
Censure : Moody’s menace déjà la note de la dette française - © Economie Matin
310%Le ratio dette mondiale sur PIB atteint environ 310 %

Selon les données publiées début décembre 2025, la dette mondiale continue de progresser et franchit un cap historique, confirmant une dynamique qui oblige à réexaminer les fondements de l’économie internationale. Dans un contexte où la dette reste au cœur des préoccupations des grandes institutions financières, l’IIF précise que ce niveau sans précédent résulte d’un enchaînement de politiques monétaires accommodantes et d’une dépendance accrue à l’endettement public et privé.

Les ressorts d’une dette mondiale en hausse historique

Au troisième trimestre 2025, la dette mondiale atteint 345.700 milliards de dollars, convertis à environ 319.000 milliards d’euros. Cette dette, qui constitue un record, révèle selon l’IIF une dépendance structurelle croissante des économies à l’endettement, notamment dans les marchés développés. L’Institute of International Finance observe ainsi que l’essentiel de cette augmentation provient de ces économies avancées, où « la majeure partie de cette hausse provient des marchés développés, où l’accumulation de dette s’est accélérée cette année à mesure que les principales banques centrales assouplissaient leur politique », a déclaré Emre Tiftik selon Reuters.

Par ailleurs, l’étude de l’IIF montre que les marchés matures portent désormais environ 230.600 milliards de dollars de dette, soit près de 213.000 milliards d’euros. Cette proportion, toujours en progression, met en lumière une dynamique mondiale où les États et les grandes entreprises s’appuient fortement sur les marchés financiers pour soutenir leurs activités. En comparaison, les marchés émergents totalisent environ 115000 milliards de dollars confirmant que même si ces économies contribuent à l’augmentation globale, la charge principale demeure concentrée dans les économies riches.

Des niveaux d’endettement qui interrogent : ce que dit l’analyse de l’IIF

Selon les éléments publiés début décembre, l’IIF souligne que le ratio dette mondiale sur PIB atteint environ 310 % à la fin du troisième trimestre 2025. Ce niveau signale une intensification du recours à l’endettement pour compenser les ralentissements économiques, alors que les banques centrales poursuivent des stratégies destinées à amortir les chocs successifs des dernières années. Cette situation, qui s’inscrit dans un monde marqué par la volatilité, impose une lecture attentive des signaux macroéconomiques. En effet, l’organisation note que la dette mondiale a progressé de 26400 milliards de dollars (24400 milliards d’euros environ) au cours des trois premiers trimestres de l’année, un chiffre qui met en relief l’ampleur de la dynamique actuelle.

En outre, l’IIF rappelle que cette tendance résulte également de la hausse continue de la dette publique, laquelle demeure l’un des moteurs structurels de l’endettement global. Toutefois, cette augmentation ne doit pas masquer l’autre phénomène observé : l’élévation croissante des montants dus par les entreprises privées, notamment dans les pays matures, où les conditions financières plus souples ont encouragé le recours massif au crédit. L’ensemble de ces éléments nourrit l’inquiétude des économistes, d’autant que les marchés observent une convergence de risques liés aux cycles économiques, aux tensions géopolitiques et à la nécessité, pour de nombreux États, de renouveler une part substantielle de leurs engagements financiers dans un contexte moins favorable.

2026 : un mur de dette qui inquiète les marchés mondiaux

L’un des points les plus sensibles du rapport de l’IIF concerne le mur de refinancement attendu en 2026. Selon l’organisation, les marchés émergents devront refinancer environ 8.000 milliards de dollars, soit environ 7.400 milliards d’euros, dans un climat où les conditions de financement deviennent plus exigeantes. Cette exigence, qui se renforce, crée une pression nouvelle sur des économies déjà fragilisées par la volatilité des flux de capitaux.

De plus, les marchés matures font face à un enjeu encore plus considérable, puisque plus de 16.000 milliards de dollars doivent être refinancés en 2026. Cette situation souligne l’importance de surveiller les mouvements des taux d’intérêt, dont l’évolution conditionne directement la capacité des acteurs publics et privés à absorber ces échéances massives. L’IIF insiste d’ailleurs sur le fait que les risques associés à ces opérations demeurent parmi les plus élevés observés depuis une décennie, car le monde se trouve simultanément confronté à une montée des tensions géopolitiques, à une inflation persistante et à des cycles économiques plus courts.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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