Cela aurait pu être bien pire et continuer de déliter un secteur déjà moribond.Washington a finalement réduit les droits de douane imposés à l’automobile européenne, passant de 25% à 15%. Si cet abaissement offre un répit, la pression reste forte pour les exportateurs et les industriels du Vieux Continent. L’accord commercial, scellé avec Bruxelles, soulève de nombreuses critiques.
Droits de douane à 15% : un « moindre mal » pour le secteur automobile

Une baisse partielle des taxes, mais un coût élevé pour l’Europe
Dans l'art du deal, Donald Trump reste encore le maître incontesté. L’accord conclu entre les États-Unis et l’Union européenne marque une inflexion dans les relations commerciales transatlantiques. Prévue initialement à 25%, la taxe appliquée aux véhicules et pièces détachées en provenance d’Europe a finalement été réduite à 15%. Cela représente toutefois une charge six fois supérieure au taux de 2,5% en vigueur il y a encore quelques années.
En échange de cet allègement tarifaire, l’UE a dû consentir à de lourds engagements. Elle s’est engagée à importer massivement des ressources énergétiques américaines, dont du gaz naturel liquéfié, du pétrole et des combustibles nucléaires. L’investissement total représente plus de 650 milliards d’euros. Une concession stratégique qui alimente les critiques, tant sur le plan économique qu’environnemental.
Un accord contesté, un secteur automobile fragilisé
Pour les acteurs de l’automobile européenne, cet accord ne dissipe pas les inquiétudes. Le maintien d’un droit de douane élevé nuit à la compétitivité des véhicules produits sur le continent. En 2024, les exportations européennes vers les États-Unis ont déjà reculé de 6%, tant en volume qu’en valeur. Cette tendance risque de s’aggraver si les constructeurs ne trouvent pas de relais de croissance ailleurs.
La pression sur l’emploi reste également forte. Plusieurs groupes comme Volkswagen, Renault, Stellantis ou encore des équipementiers comme Valeo et Bosch ont annoncé des réductions d’effectifs. Les droits de douane pèsent directement sur les marges des entreprises, déjà mises à mal par la transition énergétique et la compétition asiatique. Si le compromis signé offre un cadre plus prévisible, il ne protège pas l’industrie automobile de nouvelles turbulences.
