Après l’escalade des droits de douane entre la Chine et les États-Unis, les deux parties vont se réunir à Genève, en Suisse. Premier round de négociations entre les deux géants pour éviter, une fois encore, une véritable guerre commerciale.
Droits de douane : la Chine et les États-Unis vont démarrer les négociations
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Published on 7 mai 2025 15h45
145%La Chine et les États-Unis vont tenter de se mettre d’accord sur les droits de douane à Genève en Suisse.
La Chine et les États-Unis face aux droits de douane
Le week-end des 10 et 11 mai 2025 pourrait marquer un tournant décisif dans l’interminable guerre des droits de douane entre la Chine et les États-Unis. Pour la première fois depuis le début de la nouvelle flambée de taxes initiée par l’administration Trump en avril dernier, les deux superpuissances économiques vont se réunir à Genève pour discuter des droits de douane.
La rencontre helvétique, fruit d’initiatives américaines selon Pékin, survient après des semaines de tensions économiques. Le représentant américain au commerce, Jamieson Greer, accompagné du secrétaire au Trésor, Scott Bessent, fera face au vice-Premier ministre chinois, He Lifeng. Le décor est posé, les discours affûtés. Côté chinois, le message est limpide : pas question de céder aux sirènes d’un marchandage déséquilibré. « La Chine ne sacrifiera pas sa position de principe » et « défendra la justice », a martelé le ministère du Commerce dans un communiqué. Plus incisif encore, il a prévenu que si les États-Unis « parlent d’une manière et agissent d’une autre », Pékin « ne sera jamais d’accord ».
De son côté, Washington adopte un ton plus feutré, mais tout aussi ferme. Scott Bessent se montre optimiste sans illusions : « Je m’attends à ce que nous parlions de désescalade, pas d’un grand accord commercial. » Selon ses mots, ces pourparlers ont pour seul but de « rééquilibrer le système économique international pour mieux servir les intérêts des États-Unis ».
Des économies sous pression, des intérêts stratégiques exposés
Ce ballet diplomatique n’est pas motivé par un soudain élan d’harmonie, mais par une pression économique croissante. Aux États-Unis, les nouveaux droits de douane, qui atteignent jusqu’à 145 %, commencent à peser lourdement sur les prix à la consommation et sur les importations industrielles. Le secteur automobile, les composants électroniques et même les équipements agricoles subissent de plein fouet les hausses tarifaires.
Côté chinois, la situation n’est guère plus enviable. La guerre commerciale mine une économie déjà fragilisée par un recul de la consommation intérieure. Pour tenter de redonner de l’air, Pékin a injecté l’équivalent de 138 milliards d’euros via un assouplissement monétaire. Mais cela ne suffit pas à éteindre les inquiétudes. Les exportateurs de puces électroniques, les équipementiers aéronautiques et l’industrie pharmaceutique, considérés comme cruciaux par le gouvernement, voient leur accès au marché américain compromis.
Les deux pays ont déjà esquissé des gestes tactiques. Pékin a récemment publié une « liste blanche » de produits américains exemptés de droits de douane, comprenant notamment des moteurs d’avion et des produits médicaux. Une manœuvre qui laisse entrevoir une volonté de temporiser sans capituler.