À moins d’une semaine de leur entrée en vigueur, les nouveaux droits de douane décrétés par Donald Trump suscitent déjà un tollé parmi les industriels étrangers. Annoncées jeudi 25 septembre 2025, ces surtaxes massives sur les médicaments, les meubles et les camions promettent de bouleverser les flux commerciaux entre les États-Unis et leurs partenaires.
Nouveaux droits de douane : Trump cible la santé, le transport et le mobilier

Le jeudi 25 septembre 2025, Donald Trump a révélé une nouvelle série de droits de douane qui prendront effet dès le 1er octobre. Ce tournant protectionniste, revendiqué au nom de la sécurité nationale, cible de plein fouet les médicaments, les meubles et les poids lourds importés.
Une attaque tarifaire tous azimuts pour relocaliser l’industrie
Le président américain a affiché sa volonté de durcir les barrières commerciales. Sur sa plateforme Truth Social, il a déclaré : « Nous appliquerons une taxe de 100 % sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise CONSTRUIT son usine pharmaceutique en Amérique ».
Ce durcissement vise principalement les médicaments étrangers, notamment européens. Nathalie Moll, directrice générale de la Fédération européenne des industries pharmaceutiques, a vivement réagi : « Ces taxes augmentent les coûts, perturbent les chaînes d'approvisionnement et empêchent les patients d'obtenir des traitements vitaux », des propose repris par L'Express.
Les droits de douane imposés par l’administration Trump ne s’arrêtent pas à la santé. Un autre secteur visé concerne les poids lourds. Le président a annoncé une taxe de 25 % sur « tous les poids lourds fabriqués dans d’autres régions du monde ». Cette mesure vise à favoriser les constructeurs américains tels que Peterbilt, Kenworth, Freightliner ou encore Mack Trucks.
Pour justifier ce choix, Donald Trump a invoqué une priorité stratégique : « De nombreuses raisons, mais surtout, à des fins de sécurité nationale ! ». Une enquête officielle sur l’impact sécuritaire des camions étrangers avait d’ailleurs été ouverte au printemps.
Mobilier surtaxé : la guerre des lavabos et des fauteuils rembourrés
Le troisième front ouvert concerne les produits d’aménagement intérieur. Le président américain a détaillé : « Nous appliquerons une taxe de 50 % sur tous les meubles de cuisine, les lavabos de salle de bain et les produits associés », ainsi qu’« une taxe de 30 % sur les meubles capitonnés ».
Derrière ces droits de douane, Trump cherche à combattre ce qu’il qualifie de dumping : « Il s'agit d'une pratique très déloyale, mais nous devons protéger notre processus de fabrication, notamment pour des raisons de sécurité nationale. Merci de votre attention ! ».
Les chiffres étayent cette politique : selon la Commission du commerce international des États-Unis, les importations, essentiellement asiatiques, représentaient en 2022 60 % du marché du mobilier, 86 % des meubles en bois et 42 % des meubles rembourrés, selon des chiffres rapportés par BFMTV.
Les premières conséquences boursières ne se sont pas fait attendre : les actions des distributeurs américains Wayfair et Williams Sonoma, fortement dépendants de ces produits importés, ont chuté à la clôture des marchés, toujours selon des informations de BFMTV.
Un retour affirmé du protectionnisme américain
Cette nouvelle vague de droits de douane s’inscrit dans une stratégie économique bien rodée. Depuis le début de son mandat, Donald Trump a placé la relocalisation industrielle au cœur de son programme. L’instauration d’une taxe douanière de base de 10 % pour tous les pays a ouvert la voie à des taux beaucoup plus élevés, ciblant notamment la Chine, le Mexique, le Canada et l’Union européenne.
Mais au-delà du discours souverainiste, ces décisions ravivent les craintes inflationnistes. À mesure que les coûts à l’importation augmentent, les consommateurs américains pourraient subir de plein fouet la hausse des prix. Déjà, certains économistes, comme Jason Furman de Harvard, préviennent que « Donald Trump appauvrit plus les États-Unis que l’Europe », comme le rapporte L’Express.