Le géant français de l’électricité, EDF, vient de présenter un plan pour renflouer les caisses. Le nouveau patron, Bernard Fontana, a dévoilé les contours des premières cessions partielles ou totales des activités de l’entreprise.
Face aux difficultés financières, EDF va vendre les bijoux de famille

Le plan d’EDF pour sortir de la crise
EDF traverse une phase délicate de son histoire industrielle et financière. En effet, le groupe public a reconnu envisager « d’éventuelles cessions » d’actifs, alors même qu’il déploie un plan d’économies de 5 milliards d’euros sur cinq ans. Cette stratégie s’inscrit dans une recherche urgente de liquidités pour EDF, confronté à une dégradation de ses marges financières. Selon Les Échos, le nouveau président-directeur général d’EDF, Bernard Fontana, prépare un « plan d’adaptation » sur trois ans. Ce plan porterait sur près de 20 milliards d’euros d’actifs, combinant ventes, ouvertures de capital de filiales et transferts de participations.
La situation financière d’EDF pèse lourdement sur ces décisions. Le groupe affiche en effet une dette de 54,3 milliards d’euros à la fin de l’année 2024, un niveau qualifié d’abyssal par plusieurs observateurs. EDF n’a pas souhaité commenter davantage ce chiffre, mais il constitue un élément central du débat sur la soutenabilité de sa trajectoire financière, et l’une des raisons de la venue du nouveau patron, en remplacement de Luc Rémont.
EDF étudie des cessions ciblées et des ouvertures de capital
Dans le détail, EDF a précisé à l’AFP « faire une revue de portefeuille pour procéder à d’éventuelles cessions ». Cette revue concerne plusieurs activités stratégiques du groupe, dont certaines implantations internationales. EDF indique que « l’ouverture du capital d’Edison », sa filiale italienne, « ainsi qu’une cession partielle ou complète de la plateforme renouvelable aux États-Unis ont été évoquées ».
Ces pistes illustrent un recentrage progressif d’EDF sur ses priorités industrielles, dans un contexte où chaque activité est désormais évaluée à l’aune de sa rentabilité et de sa contribution aux équilibres financiers du groupe. Toutefois, EDF reste prudente dans sa communication et n’a fourni aucun calendrier précis concernant ces éventuelles opérations.
Cette réflexion stratégique s’inscrit dans un cadre plus large de surveillance institutionnelle. Dans un rapport publié le 23 septembre, la Cour des comptes a exprimé de fortes inquiétudes sur la situation d’EDF, estimant que le groupe est « confronté à d’importantes incertitudes sur sa capacité de financement à long terme ». Cette analyse officielle pèse sur les choix de gouvernance et renforce la pression exercée sur EDF pour dégager rapidement des marges financières. En effet, toujours selon la Cour des comptes, il faudra investir près de 460 milliards d’euros d’ici 2050 pour atteindre les objectifs fixés par l’État. Cet argent doit servir à financer le parc nucléaire, les infrastructures et les projets industriels.
