Électricité : 40% de la production mondiale est décarbonée

Le centre de recherche sur l’énergie Ember a publié son dernier rapport le 8 mai 2024 : la production mondiale d’électricité à partir de sources renouvelables a atteint un niveau record en 2023

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 10 mai 2024 à 15h50
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13,4% 13,4 % de la production mondiale d'électricité provenait du solaire et de l'éolien en 2023.

Plus de 30 % de l'électricité mondiale vient de sources renouvelables

En 2023, plus d'un tiers de l'électricité était issue des énergies renouvelables, alors qu'elles ne représentaient que 19 % de la production mondiale d'électricité en 2000. Deux sources d'énergie renouvelable se distinguent particulièrement : le solaire et l'éolien. Elles ne représentaient que 2 % de la production en 2010 ; elles sont désormais à l'origine de 13,4 % de la production mondiale d'électricité. « L'énergie solaire, en particulier, progresse plus rapidement que ce que l'on aurait cru possible », tient à souligner David Jones, directeur du programme Global Insights du think tank Ember.

« L'augmentation de la capacité solaire qui s'est produite en 2023 ouvre vraiment la possibilité d'atteindre ce niveau (60%) d'énergies renouvelables d'ici 2030, et le triplement de la capacité qui a été promise lors de la COP28 », s'enthousiasme David Jones. La Chine, leader incontesté dans le déploiement de l'éolien et du solaire, a généré à elle seule plus de la moitié (51 %) de l'électricité mondiale d'origine solaire et 60 % celle d'origine éolienne. Cet exploit repositionne le pays, autrefois grand pollueur, en pionnier de l'énergie propre.

« 2023 était probablement le point pivot »

Si l'on ajoute le nucléaire aux énergies renouvelables, c'est pas moins de 40 % de l'électricité mondiale qui est produite à partir d'une source décarbonée. Le rapport d'Ember projette que les énergies fossiles passeront sous la barre des 60 % dès cette année 2024 et que la production d'électricité à partir de celles-ci devrait baisser de 2,2 % sur cette même année, et ce, malgré une hausse de la demande. Le centre de recherche en énergie est donc optimiste, mais il admet que cet objectif dépendra des conditions climatiques et des politiques en place. Une remarque qui ne manque pas de faire écho au retour au charbon dans certains pays, conséquence directe de la baisse de production hydroélectrique due aux sécheresses (Mexique, pays asiatiques), ou de la sortie du nucléaire pour d'autres. Cette dernière a d'ailleurs été définitivement actée en Allemagne en avril 2023, avec l'annonce de la fermeture de ses trois dernières centrales nucléaires, voulue par les Verts (et regrettée depuis).

« Le déclin des émissions du secteur électrique est désormais inévitable. 2023 était probablement le point pivot, un tournant dans l'histoire de l’énergie », s'enthousiasme Dave Jones. Le think tank Ember encourage vivement les États à redoubler d'efforts, notamment dans les pays en développement où le potentiel de croissance des énergies renouvelables est considérable. À titre d'exemple, l'Afrique, qui abrite 18 % de la population mondiale, ne bénéficie que de 3 % des financements énergétiques mondiaux.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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