Changer d’emploi, une décision audacieuse ou une nécessité ? En 2025, les Français ne semblent plus aussi enclins à quitter leur poste qu’auparavant. Pourtant, selon plusieurs études, un quart d’entre eux envisagent toujours de démissionner et nombreux sont ceux qui ne ferment pas la porte.
Emploi : 3 Français sur 4 prêts à démissionner
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Published on 11 mars 2025 8h30
20%20% des salariés ne démissionnent pas par peur du changement.
En 2025, la volonté de démissionner des salariés français s’essouffle, mais elle demeure bien présente. Selon une étude menée par Indeed et CensusWide et publiée le 10 mars 2025, 23 % des travailleurs interrogés déclarent vouloir changer d’emploi, contre 40 % en 2022. Cette baisse traduit-elle un marché de l’emploi plus incertain ou une nouvelle forme d’attachement aux entreprises ?
Parallèlement, 75 % des salariés déclarent qu’ils quitteraient leur emploi si l’occasion idéale se présentait.
Un quart des Français veut toujours démissionner, mais la tendance ralentit
Les années 2022 et 2023 ont été marquées par une forte mobilité professionnelle, dans le sillage de la « Grande Démission » qui a touché plusieurs pays occidentaux. Toutefois, en 2025, l’étude d’Indeed montre que la tendance s’essouffle : seulement 23 % des salariés souhaitent réellement quitter leur emploi.
Certaines catégories de travailleurs restent cependant plus enclines au changement :
- Les 25-34 ans et les 35-44 ans sont les plus nombreux à envisager un départ (26 %).
- Les jeunes de 16 à 24 ans, contrairement aux idées reçues, sont les moins enclins à la démission (64 % se disent prêts à partir, contre 75 % en moyenne pour les autres salariés).
- Le taux d’intention de départ varie fortement selon les régions. L’Île-de-France et le Grand Est, où l’emploi est moins dynamique, affichent une plus grande réticence à quitter un poste.
La Dares confirme cette tendance avec une baisse de 2,3 % de l'emploi intérimaire au 4e trimestre 2024, un indicateur souvent révélateur de la prudence des travailleurs et des employeurs.
Emploi : pourquoi les Français hésitent-ils à démissionner ?
Si la volonté de changer de travail diminue, c’est avant tout à cause d’un contexte économique incertain. Selon les études de l’Insee, le taux de chômage s’établit à 7,3 % en 2025 et l’emploi salarié privé recule légèrement (-0,3 % au dernier trimestre 2024). Dans un marché plus compétitif, la sécurité de l’emploi devient une priorité.
Les principaux freins à la démission sont :
- L’instabilité financière : 24 % des travailleurs redoutent les conséquences d’un départ sur leur niveau de vie.
- La peur du changement : 20 % des salariés, et notamment 26 % des 45-54 ans, se disent réticents à quitter leur zone de confort.
- Le risque de regretter sa décision : 18 % des répondants évoquent cette crainte.
Raisons principales qui freinent la démission en 2025
| Facteur de freinage | Proportion des salariés concernés |
|---|---|
| Instabilité financière | 24 % |
| Peur du changement | 20 % |
| Crainte d’un mauvais choix | 18 % |
| Perte d’ancienneté et de statut | 19 % (surtout chez les hommes et les plus de 55 ans) |
| Risque d’échec dans un nouvel emploi | 19 % (notamment chez les 16-24 ans) |
Les femmes sont également plus inquiètes de l’impact d’un changement sur leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (23 % contre 12 % des hommes).
75 % des salariés restent prêts à partir à la moindre opportunité
Malgré ces réticences, la majorité des travailleurs français (75 %) affirme qu’ils quitteraient leur emploi si une meilleure occasion se présentait. Cette tendance est encore plus marquée chez les 35-44 ans (78 %), qui apparaissent comme les plus opportunistes.
À l’inverse, les jeunes travailleurs semblent plus frileux : seuls 64 % des 16-24 ans envisagent une démission contre 75 % en moyenne pour les autres tranches d’âge. Une prudence qui pourrait être liée à un marché du travail moins favorable aux débutants et à une inflation persistante de +0,8 % en février 2025, qui rend les prises de risques plus coûteuses.
Les Français ne sont plus aussi nombreux à envisager la démission qu’il y a deux ans, mais leur appétit pour une meilleure opportunité professionnelle demeure. L’environnement économique plus incertain les pousse en tout cas à moins d’impulsivité et à plus de calculs stratégiques.