Amazon, Temu… 5 enseignes visées pour gains illégaux liés à la vente de plastique

La pression réglementaire autour du plastique à usage unique ne cesse de s’intensifier. En cette fin d’année 2025, cinq enseignes majeures, dont deux géants du commerce en ligne, sont visées par une procédure de mise en demeure qui pourrait entraîner des conséquences financières et juridiques significatives.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
By Rédaction Published on 3 décembre 2025 10h09
plastique
Amazon, Temu… 5 enseignes visées pour gains illégaux liés à la vente de plastique - © Economie Matin
55 enseignes sont appelées à enlever certains produits en plastique de leurs rayons.

Une attaque juridique ciblée contre des acteurs économiques de poids

Une procédure de mise en demeure à l’encontre de cinq entreprises commerciales : Amazon, Temu, La Foir’Fouille, Metro et La Boutique du Jetable, a été lancée le 2 décembre 2025 par deux ONG environnementales, France Nature Environnement (FNE) et Surfrider Foundation Europe. Ces entités, qui opèrent dans des secteurs aussi divers que la grande distribution, le e‑commerce ou les articles festifs, sont accusées de maintenir en vente des produits en plastique à usage unique malgré leur interdiction.

En ligne de mire : gobelets, pailles, couverts et assiettes plastiques — des objets interdits à la vente depuis l’entrée en vigueur progressive de la loi AGEC. Ces produits continuent pourtant de générer un chiffre d’affaires pour ces enseignes, notamment via les plateformes numériques, malgré un cadre légal qui les proscrit.

Le coût potentiel d’une infraction : entre perte de revenus et amendes

La mise en demeure donne aux enseignes un délai de trois mois pour se mettre en conformité. Passé ce délai, une action en justice pourrait être engagée. À la clé, une amende de 1 500 euros par infraction constatée. Selon TF1 Info, « ces infractions pourraient donner lieu à des poursuites si les produits ne sont pas retirés du marché ».

Pour les plateformes comme Amazon et Temu, ces sanctions pourraient s’ajouter à d’autres frais, notamment liés à la surveillance de leur catalogue ou aux frais de conformité logistique. Pour les enseignes physiques, la gestion des stocks invendables et la perte de segments de marché spécialisés (notamment l’événementiel ou la restauration rapide) peuvent affecter directement leurs marges.

Loi AGEC : un cadre juridique exigeant pour les distributeurs

Adoptée en février 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) impose depuis 2021 l’interdiction de la vente de produits plastiques à usage unique. Cette législation impose aux commerçants une adaptation rapide de leurs pratiques et de leurs références en rayon, au risque de se retrouver dans l’illégalité.

Le ministère de l’Économie précise que ces produits ne doivent plus être proposés à la vente, y compris via les places de marché numériques. Pourtant, selon Surfrider, les contrôles restent « trop faibles pour être réellement dissuasifs ». Cette faiblesse du contrôle crée un déséquilibre concurrentiel entre les entreprises qui respectent la réglementation et celles qui continuent de générer du chiffre d’affaires en contournant les obligations légales.

Quel impact sur le modèle économique des enseignes ciblées ?

Les entreprises visées devront reconsidérer leur politique d’achat, leur chaîne logistique et leur offre produit. Cela implique souvent des surcoûts immédiats liés à la substitution du plastique par des matériaux alternatifs plus coûteux à l’achat et au transport. En parallèle, l’image de marque peut être affectée. Être ciblé publiquement par des ONG peut entraîner une baisse de confiance des consommateurs. L’incitation à basculer vers des produits durables devient donc aussi une stratégie de préservation de la clientèle.

Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large. En 2022, Surfrider avait déjà engagé des procédures similaires contre neuf grands groupes. L’objectif affiché : forcer ces entités à adopter des plans concrets de « déplastification ». En définitive, l’affaire montre à quel point la conformité environnementale devient un facteur structurant de compétitivité pour les enseignes opérant en France.

No comment on «Amazon, Temu… 5 enseignes visées pour gains illégaux liés à la vente de plastique»

Leave a comment

* Required fields